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Le Japon recommence à écouler le riz de Fukushima

Plus de trois ans après la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011, le riz de Fukushima s’exporte de nouveau. Bien que soumis à des contrôles sur la radioactivité, ce riz japonais n’a pour l’instant qu’une seule destination: Singapour.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Sacs de riz «Koshihikari» provenant du nord-est du Japon, dont le Japon avait interdit la vente, le 17 novembre 2011. (JIJI PRESS / AFP)

Le riz de Koshihikari, un des plus réputés du Japon, s’apprêtait le 22 août 2014 à être livré à Singapour par sacs de 5 kg. Le gouvernement devait, dans la foulée, lancer sur place une campagne de promotion du riz originaire de la préfecture de Fukushima expliquant que cet aliment est consommable en toute sécurité. Si l'Etat de Singapour s'est montré «compréhensif» envers les mesures prises pour éviter la distribution de produits contaminés, des pays comme la Chine ou la  Corée du Sud, qui importaient du riz de Fukushima avant les premières fuites de la centrale nucléaire, se refusent toujours à en importer. 

Le gouvernement nippon, la Fédération des coopératives, les collectivités locales et diverses organisations s'échinent à tenter de prouver que les aliments produits dans la région de Fukushima et mis sur le marché sont contrôlés. Ils le sont soit en totalité ou par le biais d’échantillons: quand la dose de césium radioactif dépasse 100 becquerels par kg (moins pour l’eau et la nourriture pour nourrissons), ils sont censés être exclus des circuits commerciaux.

Bien que le riz de Fukushima soit déjà commercialisé dans l’archipel, une partie des Japonais et les expatriés s'interdisent d'en consommer. Les fraises, pêches, concombres, tomates ou autres produits de cette province agricole et rizicole, sont également boudés par la population étrangère qui a changé ses habitudes alimentaires préférant acheter de la nourriture importée à un prix très élevé. 



Le 17 novembre 2011, le Japon avait interdit la vente de riz cultivé dans la préfecture de Fukushima après la découverte des premiers échantillons fortement contaminés au césium radioactif quatre mois après la catastrophe. A cette époque, un taux de césium de 630 becquerels par kg avait été décelé dans du riz d’Onami, une petite localité située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de la centrale endommagée par le tsunami.

L’opérateur Tepco a reconnu, en août 2013, une nouvelle contamination de rizières dans un rayon de 20 km autour de Fukushima où d’importantes quantités de poussières radioactives s'étaient échappées du réacteur 3 lors de travaux de déblayage. Avant d’être dévasté par le gigantesque  tsunami, le nord-est du Japon assurait près de la moitié de toute la production de riz de l’archipel. La proportion de terres en jachère y est aujourd'hui la plus élevée.

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