Pékin officialise la construction de son second porte-avions
Ce bâtiment, de conception entièrement chinoise, est en chantier dans la ville portuaire de Dalian (au nord-est du pays), a annoncé un porte-parole du ministère de la Défense. Cette confirmation intervient après des mois de spéculations sur sa construction.
Le porte-parole a souligné que le nouveau bâtiment serait à propulsion conventionnelle, et non nucléaire, avec un déplacement de 50.000 tonnes, et qu'il transporterait notamment des Shenyang J-15, un avion de combat de l'aéronavale chinoise.
Le premier porte-avions chinois, le Liaoning, est un bâtiment construit il y a plus d'un quart de siècle en Union soviétique, inachevé du fait de l'effondrement de l'URSS et finalement racheté par la Chine. Admis au service actif en septembre 2012 après des années de travaux, il est devenu le navire-amiral incarnant les ambitions maritimes de l'armée chinoise. Le développement et la construction du deuxième porte-avions du pays sont basés sur les expériences, les recherches et la formation réalisées sur le premier porte-avions chinois, le Liaoning, a fait savoir le porte-parole.
Tensions géopolitiques en Mer de Chine
De nombreux contentieux opposent Pékin à ses voisins dans les mers avoisinantes, provoquant des tensions qui avivent régulièrement les craintes d'un conflit armé.Les autorités chinoises revendiquent des droits sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, se basant notamment sur des documents historiques et des cartes anciennes, une source de différends territoriaux, notamment avec les Philippines et le Vietnam.
La zone est devenue le théâtre d'une lutte d'influence entre Chinois et Américains. Washington a provoqué la colère de Pékin ces derniers mois en envoyant un destroyer puis un bombardier B-52 à proximité d'îlots artificiels que Pékin a construit sur des récifs de l'archipel des Spratleys, appelé «Nansha» en chinois. Washington estime que ces installations militaires sont une menace à la liberté de navigation dans la zone.
La Chine entretient également des relations tendues avec le Japon sur des questions de souveraineté en mer de Chine orientale. Pékin et Tokyo se disputent les îles Senkaku, administrées par le Japon, mais revendiquées par la Chine sous l'appellation Diaoyu.
Les ambiguités japonaises
Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a promis le 1er janvier 2016, lors de ses voeux de Nouvel An, qu'il n'engagerait pas son pays dans la guerre, après avoir à l'automne dernier fait voter une loi lui permettant de le faire, pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
«Grâce à cette nouvelle loi pour la paix et la sécurité, nous allons pouvoir éviter la guerre en nous préparant à toutes les circonstances», a déclaré M. Abe... semblant reprendre la vieille formule latine «si vis pacem, para bellum» (si tu veux la paix, prépare la guerre). «Nous avons construit les fondations qui vont nous permettre de transmettre un Japon en paix à nos enfants et petits-enfants», a-t-il dit. En 2013, le Japon avait construit son plus grand bateau de guerre depuis la seconde guerre mondiale. Un navire qui avait toutes les qualités pour devenir un porte-aéronefs.
De son côté, le président chinois a aussi tenu un discours de paix. «En évoluant de l'antagonisme à la synergie, de l'hostilité à l'amitié, ensemble, nous établirons une communauté de destin commun pour l'humanité», a-t-il affirmé lors de la présentation de ses voeux de nouvel-An.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.