Incidents en série à la centrale de Fukushima
Selon la compagnie Tepco, 120 tonnes d'eau radioactive pourraient s'être écoulées dans la terre et la mer. C'est la troisième avarie sur le site en trois semaines.
Nouvel incident à la centrale nucléaire de Fukushima. La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) a annoncé, dans la nuit de vendredi 5 au samedi 6 avril, que 120 tonnes d'eau radioactive pourraient avoir fui d'un réservoir souterrain et contaminé les sols environnants. Cette avarie met en lumière la vulnérabilité des installations, endommagée par le séisme et le tsunami de 2011, et vient allonger la liste des incidents qui se sont produits ces dernières semaines.
1Le 6 avril : une possible fuite d'eau radioactive
La fuite a été découverte sur l'un des sept réservoirs stockant l'eau utilisée pour refroidir les réacteurs de la centrale. Des éléments radioactifs ont été décelés dans de l'eau accumulée entre le sol autour de la cuve et la couche externe d'un revêtement imperméable au fond du réservoir. Ce dernier se situe à 800 mètres environ de l'océan. La compagnie Tepco n'a pas précisé depuis quand lieu cet écoulement a lieu et n'a pas pu en déterminer la cause.
Est-ce dangereux ? Ce n'est en tout cas pas très rassurant, mais la compagnie juge peu probable que l'eau radioactive puisse s'écouler dans l'océan. Une chose est sûre : l'eau ne devrait pas fuir car les réservoirs sont entourés de panneaux étanches censés l'en empêcher. Pour remédier à cette situation, Tepco a commencé samedi matin à transvaser, à l'aide de pompes, les 13 000 tonnes d'eau du réservoir n°2 défectueux vers d'autres cuves.
2Le 5 avril : panne temporaire d'un système de refroidissement
La possible fuite d'eau radioactive intervient au lendemain d'une brève panne du système de refroidissement du combustible nucléaire usé, dans la piscine du réacteur n °3. Le système a finalement été remis en service quatre heures plus tard.
Est-ce dangereux ? Selon Les Echos, le bassin du réacteur n°3 où a eu lieu la panne "peut rester théoriquement près de deux semaines sans alimentation". Le quotidien explique que la température de l'eau n'a pas fortement augmenté dans le réacteur en question. Selon Tepco, il faudrait 351 heures pour que l'eau y atteigne le seuil de sûreté de 65°C. Celui-ci est jugé critique par la compagnie, mais pas par les experts.
3Le 19 mars : un rat provoque une panne de courant
Avant cela, la vulnérabilité des installations avait déjà été mise en lumière à la mi-mars, lorsqu'une grave panne de courant a affecté la centrale nucléaire, au niveau des réacteur n°1, 2, 3 et 4. L'avarie a duré trois jours et aurait été causée par un rat. Celui-ci aurait fait jonction entre deux connexions électriques, faisant disjoncter les équipements.
Est-ce dangereux ? Cette première panne a inquiété les équipes de Tepco et alerté sur la précarité des installations. Il faut dire qu'elle concernait la piscine du réacteur n°4, à savoir la plus chargée en combustible usé. La température y avait brutalement augmenté, haussant de 0,3°C par heure. Cela laissait quatre jours aux équipes pour éviter d'atteindre les 65°C.
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