Jean-Paul II et Jean XXIII, une double canonisation au Vatican
Après la mort de Jean-Paul II, son successeur Benoît XVI a dérogé à une règle selon laquelle l'Eglise devait attendre cinq ans pour ouvrir un procès en canonisation. Jean XXIII a également bénéficié d'une dérogation, accordée celle-ci par l'actuel souverain pontife, François: un seul miracle a suffi pour faire de lui un saint, contre deux habituellement.
Certains fidèles estiment aussi qu'il est encore trop tôt, neuf ans après la mort du pape polonais, pour l'élever au rang de saint et dénoncent le manque de réactivité de l'Eglise lorsqu'ont éclaté des scandales de pédophilie à la fin de son mandat. Mais les enquêteurs
missionnés par le Vatican ont jugé que les deux hommes, qui ont régné de 1958 à 1963 pour Jean XXIII et de 1978 à 2005 pour Jean Paul II, ont bel et bien accompli des miracles après leur mort en faveur de malades.
98 délégations officielles à la cérémonie
Malgré le scepticisme de
certains, plus d'un million de pèlerins ont fait le déplacement à Rome. 150 cardinaux, un millier d'évêques, 6.000 prêtres, des centaines de milliers de fidèles venus d'Italie,
de Pologne et d'ailleurs, seront présents ce dimanche, sur le parvis de la basilique, pour la messe en plein air. Un évènement marqué par une première dans l'histoire de l'église catholique, deux papes, le pape émérite Benoît XVI et le pape actuel François célèbreront ensemble cette messe de canonisation.
Preuve de l'importance de l'événement : 98 délégations officielles, avec 23 chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus à Rome. La France sera ainsi représentée par le Premier ministre, Manuel Valls. C'est d'ailleurs la troisième fois en deux ans que l'ancien ministre de l'Intérieur se rend au Vatican.
Des centaines de millions de personnes derrière leur écran
Des musulmans, des anglicans, des orthodoxes, quelques protestants
-- hostiles au culte catholique des saints -- seront là aux côtés
d'une forte représentation juive, venue manifester sa reconnaissance à ces
deux papes qui ont lutté contre les préjugés antijuifs dans l'Eglise.
Pour ceux qui n'ont pas réussi à accéder à la place Saint-Pierre, des écrans géants équipent quatorze places et centres névralgiques de Rome, dont l'immense Circo Massimo et la place Farnèse. Ils diffuseront en direct la cérémonie.
Des centaines de millions de personnes suivront aussi la cérémonie devant des téléviseurs ou dans des cinémas de vingt pays avec des lunettes 3D. 2.200 policiers, 2.630 volontaires de la Protection civile et des personnels de la Croix-Rouge, 600 médecins et auxiliaires de santé..., les chiffres donnent une idée de l'événement que va représenter ce dimanche la double canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II.
La communion sera distribuée par 600 prêtres et 200 diacres
Les célébrations religieuses ont commencé dès samedi soir, avec des "nuits blanches" de prières dans une douzaine d'églises en diverses langues. Deux portraits des deux saints vêtus de la cape
rouge pontificale ont été affichés sur la façade de la basilique vendredi.
La cérémonie débutera dimanche à 10 heures par une procession au rythme de la litanie des saints. Puis, François prononcera la
formule qui les inscrira à jamais dans le "registre céleste" de ceux que
les catholiques sont invités à prier pour les assister dans leur vie terrestre.
Parmi les prélats présents, l'évêque de Bergame (dont était originaire Jean XXIII) Francesco Beschi, et
l'ancien secrétaire particulier de Jean Paul II et archevêque de Cracovie,
Stanislas Dziwisz. La communion sera
distribuée par 600 prêtres et 200 diacres.
Toute la ville de Rome mobilisée
Au niveau de l'organisation de cet événement, l'ensemble du Borgo, le quartier mitoyen du Vatican, a été classé en "zone rouge" depuis samedi matin. Entre 800.000 et un million de pèlerins étaient attendus ce week-end.
Une vingtaine d'aires de stationnement ont été aménagées dans la capitale italienne pour permettre de réunir les cars de fidèles. Les transports publics sont mobilisés du samedi au lundi matin. La place Saint-Pierre a été fermée samedi à 19 heures pour éviter que les fidèles n'y passent la nuit, et ouverte au public depuis dimanche 5h30.
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