L'A320, toujours moteur du succès d'Airbus
S’il est un secteur industriel en forme en France, c’est bien l’aéronautique. Le carnet de commandes d’Airbus, à la fin de l’année 2013, s’élève à 5559 avions. Cela représente huit années de travail. Bien sûr, la France n’est pas la seule à hériter de cette manne puisque Airbus emploie 59.000 salariés dans le monde.
La France et l’Allemagne sont les deux piliers du consortium. Dans ces pays sont assemblés la quasi-totalité des appareils. La Grande-Bretagne et l’Espagne interviennent en amont, sur les ailes, les tronçons, les trains d’atterrissage… A cela s’ajoute une liste impressionnante de 1500 fournisseurs à travers le monde.
Le best seller du groupe demeure l’A320 et ses dérivés à mono couloir central. 493 appareils de ce type ont été livrés sur un total de 626. Mis en route il y a une trentaine d’année, cet avion a assuré le succès commercial d’Airbus. Il représente d’ailleurs 80% des commandes, ce qui signifie que les compagnies aériennes veulent surtout des petits appareils.
Succès fragile ?
Airbus vit sur le succès de son entrée de gamme et prend soin de rajeunir son offre en sortant un A320 Néo très bien accueilli. Cette année, le consortium n’a livré aucun A340, le quadriréacteur semble presque sorti du catalogue.
Et tout le monde aéronautique s’interroge sur le devenir de l’A380. Le plus gros porteur au monde met du temps à se faire une place au soleil. Airbus en a livré 25 cette année. Cinq vendus à la Chine, c’est bien peu. Même bouderie pour le futur A350 dont Air China n’a commandé que dix exemplaires.
Que penser dans ce contexte de l’accord avec la Chine ? Le pays a acheté des A320 à condition de… les construire. L’usine inaugurée en 2008 à Tianjin a déjà sorti 126 appareils. La coentreprise Airbus-consortium chinois fait entrer le loup dans la bergerie en validant des transferts de technologie. Boeing n’a pas pris ce risque, quitte à se faire doubler par son concurrent sur les chiffres de vente.
L’effet d’annonce
Airbus tout comme Boeing jouent beaucoup sur les effets d’annonce. Du reste, sur son site, Boeing indique qu’il est le leader en termes de livraisons. Or, entre les intentions d’achat et les commandes fermes, 6% des appareils ont disparu. Et cet abandon de commandes peut survenir plusieurs années après, ce qui est bien commode pour les communiqués de presse triomphaux.
Ainsi, qu’en sera-t-il des 234 avions commandés par l’Indonésien Rusdi Kirana en 2013 ? Un homme dont on ignore l’origine de la richesse. Son entreprise ne publie aucun compte. Pire, Lion Air est interdite de vol en Europe!
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