L'ancien vice Premier ministre et ministre de l'Extérieur de Sadam Hussein, Tarek Aziz, a été comdamné à mort mardi
La Haute cour pénale irakienne a condamné à la peine capitale le compagnon de la première heure de Saddam Hussein qui fut également un allié des occidentaux lors de la guerre de l'Irak contre l'Iran.
Il a été condamné avec ses bras droits, l'ancien ministre de l'Intérieur Saadoun Shaker et l'ancien secrétaire du dictateur, Abed Hmoud.
Tarek Aziz, 74 ans, se trouve en prison depuis sa reddition fin avril 2003, un mois après l'invasion américaine de l'Irak.
Celui qui avait été pendant 20 ans la voix d'un régime d'abord soutenu par l'Occident puis cloué au pilori, a en outre été condamné à 15 ans de prison pour des tortures, et dix ans de prison pour crimes contre l'humanité. Tous ses biens seront saisis, a ajouté le magistrat.
"Cette décision concerne la répression contre les partis et dirigeants religieux chiites dans les années 1980, notamment contre Mohammad Baqr Sadr, tué avec sa soeur le 5 avril 1980", a indiqué à l'AFP le porte-parole du tribunal, Mohammed Abdel Saheb.
Les condamnés ont un mois pour faire appel. Si la peine de mort est confirmée, elle devra encore être approuvée par le conseil présidentiel avant d'être exécutée.
Trek Aziz est d'autre part sous le coup de deux autres condamnations. Il a été condamné en 2009, à 15 ans de prison pour "crimes contre l'humanité" après l'exécution de 42 commerçants en 1992, et à sept ans de prison pour son rôle dans les exactions contre les Kurdes chiites dans les années 1980.
Réactions internationales
L'ONU a demandé à l'Irak que l'ancien ministre du dictateur irakien Saddam Hussein ne soit pas exécuté malgré sa condamnation à mort, a annoncé mercredi le porte-parole du chef des Nations unies Ban Ki-moon.
Après la condamnation à mort, l'Union européenne entend entreprendre des démarches auprès des autorités irakiennes pour rappeler son opposition à la peine de mort, selon une source diplomatique à Bruxelles.
Les parlementaires russes qui ont dénoncé mercredi cette condamnation à mort vont appeler "la communauté internationale et les parlementaires d'Europe et des Etats-Unis à empêcher l'assassinat" de M. Aziz". "Ce qui s'est passé en Irak, c'est l'élimination d'un témoin et un règlement de comptes entre différentes confessions, mais ce n'est pas la victoire de la justice", a déclaré Mikhaïl Marguelov, chef du comité des affaires étrangères du Conseil de fédération (chambre haute), cité par Interfax.
Amnesty International a aussi appelé Bagdad à ne pas mettre à exécution la sentence de mort.
Le Vatican a demandé mardi que la condamnation à mort prononcée à Bagdad contre l'ex-ministre de Saddam Hussein, Tarek Aziz , un chrétien, ne soit pas exécutée, selon un communiqué du Saint-Siège.
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