L'Arabie saoudite sous pression pour une condamnation à mort
A la lecture du sort qui attend un jeune homme de 21 ans, il faut se pincer pour se convaincre qu'en effet, l'Arabie saoudite a pris la direction d'une importante instance de l'ONU s'occupant des droits de l'Homme. Ali al-Nimr, âgé de 21 ans, risque bien d'être décapité, après quoi son corps sera crucifié jusqu'à pourrissement complet. Cette terrible peine, simplement pour avoir manifesté son opposition au régime.
"Incompatibles avec les obligations internationales de l'Arabie Saoudite "
Ali a été arrêté en 2012, à l'époque du Printemps arabe. Il avait alors 17 ans. Il était donc mineur. Neveu d'un cheikh chiite, Nimr al-Nimr, lui-même condamné à mort et en instance d'exécution, le jeune homme a été jugé lors d'un procès contesté. Selon les experts de l'ONU, ses soi-disant aveux auraient été extorqués sous la torture et il n'a pas pu recourir normalement à un avocat, ni avant, ni pendant son procès. Son appel a également été passé à la trappe, selon les experts onusiens, qui notent que : "toute sentence infligeant la peine de mort à des personnes mineures à l'époque du délit, ainsi que leur exécution, sont incompatibles avec les obligations internationales de l'Arabie saoudite ".
Appel de la France
La France a elle aussi protesté ce mercredi contre l'exécution du jeune homme. A l'issue du sommet de bruxelles, François Hollande a appelé l'Arabie saoudite à "renoncer à l'exécution ". "La France a toujours la même réaction, elle est très ferme et très claire : en toute occasion, tout pays, quel qu'il soit, nous refusons la peine de mort ", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, à l'issue du Conseil des ministres. Et Paris appelle Ryad à "surseoir " à l'exécution.
L’Arabie saoudite est devant "une impasse parce que la pression internationale est très importante. L’Arabie saoudite a besoin du soutien international et notamment de l’Europe ", explique Asni Abidi, spécialiste du Moyen-Orient. La France est limitée dans son action "parce qu’elle veut du réalisme dans ses relations avec l’Arabie saoudite. Elle a signé plus de 20 accords avec la France, pour un montant qui dépasse les 12 milliards. "
A l'intérieur même du pays, c'est le père d'Ali al-Nimr qui a pris la parole, espérant que le roi n'allait "pas signer l'ordre d'exécution" . Amnesty International a rappelé en août dernier que l'Arabie saoudite avait exécuté 2.208 personnes entre janvier 1985 et juin 2015, dont des mineurs et des handicapés mentaux.
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