Cet article date de plus d'onze ans.

"L'armée a le doigt sur la gâchette", affirme le Premier ministre syrien

Un haut responsable des services syriens de sécurité a annoncé samedi que le régime de Bachar al-Assad s'attendait à des frappes occidentales. Une possibilité renforcée par le départ dans la matinée des inspecteurs de l'ONU. Dans un communiqué, le Premier ministre syrien a affirmé que l'armée "avait le doigt sur la gâchette".
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Reuters)

"Nous nous attendons à une agression à tout moment et nous sommes prêts à
riposter également à tout moment
" : pour un haut responsable des services syriens de sécurité, la possibilité de frappes occidentales contre la Syrie est de plus en plus probable.

Mais le régime de Bachar al-Assad ne compte pas se laisser faire : "Nous allons défendre notre peuple et notre patrie avec toutes nos
capacités
", a ajouté cette source, affirmant que "cette agression (occidentale) non
justifiée ne (passerait) pas sans une riposte
".

"Faire face à tous les défis"

Dans l'après-midi, le Premier ministre a affirmé dans une allocution écrite diffusée à la télévision :

"L'armée syrienne est mobilisée, elle a le doigt sur la gâchette." 

Waël al-Halqi a ensuite expliqué que "l'armée est prête à faire face à tous les défis et à tous les scénarios". L'Iran, alliée du régime de Bachar al-Assad a de son côté affirmé qu'une frappe américaine provoquera des réactions "au-delà" de la Syrie.

Vers une coalition franco-américaine ?

L'hypothèse de frappes contre la Syrie est régulièrement évoquée par plusieurs pays de la communauté internationale depuis le 21 août et les soupçons qui pèsent sur le régime syrien : les rebelles accusent Bachar al-Assad d'avoir utilisé contre eux des gaz neurotoxiques dans la banlieue de Damas, dans une attaque qui a fait selon un dernier bilan 1.429 victimes, dont 426 enfants.

Si le Royaume-Uni ne s'engagera finalement pas dans une opération militaire – David Cameron ayant été désavoué jeudi par le parlement britannique – les Etats-Unis et la France pourraient décider de s'en prendre au régime syrien.

Barack Obama réfléchissait vendredi soir à une action "limitée ", censée non pas renverser le président syrien mais le dissuader d'utiliser des armes chimiques contre les rebelles.

"Fenêtre d'opportunité "

Plus tôt dans la journée, le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait évoqué "une attaque ciblée, sans troupes au sol ". Seule condition avant de mener toute opération militaire : attendre le départ des inspecteurs de l'ONU, sur place depuis le 18 août pour mener une enquête sur une éventuelle utilisation d'armes chimiques par le régime syrien.

[

Les enquêteurs des Nations unies ayant quitté Damas samedi matin](http://www.franceinfo.fr/monde/syrie-les-experts-de-l-onu-ont-quitte-leur-hotel-damas-1125377-2013-08-31), "une fenêtre d'opportunité " - selon les termes de John Kerry - est désormais ouverte. Les Etats-Unis diposent de peu de temps pour agir : mardi, Barack Obama est attendu en Suède avant un déplacement à Saint Pétersbourg pour le G20. Si une attaque devait y avoir, elle aura probablement lieu dans les 72 heures.

Selon le général Vincent Desportes, spécialiste de la stratégie militaire contacté par France Info , les premières frappes pourraient avoir lieu "dès dimanche matin ".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.