L'ex-ambassade des Etats-Unis en Iran est devenue un lieu de propagande
Depuis la rupture des relations diplomatiques entre l’Iran et les Etats-Unis en 1979, l’ancienne ambassade américaine est couverte de peintures éclatantes de haine. "Down with USA" (à bas les Etats-Unis) : sur les murs d’enceinte de l’ambassade s’affichent toute une série de fresques et de slogans anti-impérialistes, en anglais ou en farsi.
Les maîtres des lieux, ce sont les Bassidji, les intransigeantes milices de la révolution islamique (qui traquent dans la rue tous les comportements "non conformes", comme les voiles mal ajustés). Ils ont transformé les lieux en musée de propagande anti-américaine et organisent des visites guidées.
L’Amérique, un nid d’espion
Ordinateurs, broyeuses à papier, téléphones… rien n’a bougé depuis 1979 (et la poussière s’accumule). Des mannequins représentent les diplomates de l’époque en train de discuter dans une "war-room" protégée des oreilles indiscrètes.
En désignant le matériel des écoutes, Mohammad-Reza Shari, le responsable du musée, n’a de cesse de dénoncer le grand complot américain, valable en 1979 comme en 2015.
"Ils ont écouté le portable d’Angela Merkel et les présidents français, qui sont pourtant leurs alliés. Même en Suisse, les pourparlers ont été écoutés dans les hôtels ; vous voyez leur ingérence ? Les Etats-Unis veulent toujours tout contrôler. "
Aujourd’hui, pourtant, la rhétorique agressive appartient surtout aux ultra-conservateurs : la plupart des Iraniens se disent prêts à renouer le dialogue avec l’ennemi. Malgré cela, il faudra du temps avant que ne s’effacent des murs (et des mémoires) les inscriptions de l’ancienne ambassade.
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