L'Iran s'est félicité samedi du résultat de la conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire
"C'est un pas en avant vers la création d'un monde sans armes nucléaires", a estimé l'Iran.
"Cette résolution est profondément hypocrite et défaillante. Elle ignore les réalités du Proche-Orient et les vraies menaces" indique au contraire le gouvernement israélien à propos d'une dénucléarisationd de la région.
La conférence est parvenue vendredi à un accord sur la création d'une zone dénucléarisée au Moyen-Orient qui demande à Israël de placer toutes ses installations sous contrôle international.
Interrogé sur les réserves américaines concernant la demande faite à Israel, le représentant de l'Iran à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a estimé qu'elles étaient "symboliques". "Les Etats-Unis sont obligés de suivre la demande de la communauté mondiale, qui est qu'Israel adhère au TNP et ouvre ses installations nucléaires aux inspecteurs de l'AIEA".
Israël, qui s'oppose à la création d'une zone sans armes nucléaires au Proche-Orient tant que la paix n'y règne pas, n'a jamais reconnu posséder l'arme atomique mais disposerait, selon les experts, d'au moins 200 têtes nucléaires.
L'Iran, accusé malgré ses démentis par une partie de la communauté internationale de chercher à se doter de l'arme nucléaire, n'est en revanche pas mentionné dans le document final de la conférence.
Des réserves d'Obama, mais la déclaration a été adoptée par consensus de toutes les parties, y compris les Etats-Unis
Le président américain Barack Obama s'est déclaré "fortement" en désaccord avec le fait que la conférence ait singularisé Israël. Il a en revanche réaffirmé que "la principale menace de prolifération au Moyen-Orient est le refus de l'Iran de respecter ses obligations découlant du TNP ". Par ce genre de commentaire, "les Etats-Unis s'isolent eux-même de la communauté internationale", a répliqué M. Soltanieh en affirmant que "la question nucléaire iranienne relève de l'AIEA, alors que la conférence concernait le TNP et son avenir".Cette déclaration a été adoptée par consensus par toutes les parties au TNP (traité de non prolifération), y compris par les Etats-Unis.
Dans le collimateur, Israël, l'Iran et la Syrie
L'établissement d'une "zone dénucléarisée" pourrait en dernier ressort contraindre Israël à signer le TNP, qui date de 1970, et à renoncer à son arsenal atomique (non reconnu officiellement). Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont cependant "profondément déploré" que le texte final adopté pointe du doigt l'Etat hébreu pour ne pas avoir signé le TNP.
La création de cette zone pourrait aussi forcer d'autres pays du Proche-Orient à renoncer à leurs éventuels programmes d'armes chimiques ou biologiques, à commencer par l'Iran et la Syrie. Cette déclaration finale a pu être obtenue après accord entre les Etats-Unis et l'Egypte.
Conférence en 2012 ?
Le texte charge le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, d'organiser en 2012 une réunion de tous les Etats du Proche-Orient pour étudier les moyens de dénucléariser la région. Il presse aussi Israël de rejoindre les 189 Etats signataires du TNP et de placer ses installations nucléaires sous garantie de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'organisation onusienne chargée de l'application du Traité de non-prolifération.
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