L'Iranienne menacée d'être exécutée par lapidation a reçu en prison 99 coups de fouet supplémentaires

C'est ce qu'a indiqué lundi le fils de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, qui craint désormais que la sentence de lapidation ne soit mise à exécution dès vendredi, juste après la fin du ramadan.

Sajjad a fait part de ses inquiétudes par téléphone à Bernard Henri-Lévy, qui a lancé une pétition pour sauver cette mère de famille sur son site La règle du jeu.

"Le mois du Ramadan touche à sa fin et selon la loi islamique, les exécutions peuvent de nouveau être appliquées", a-t-il indiqué. "Nous avons appris qu'elle a reçu 99 coups de fouet supplémentaires en prison", a ajouté le jeune homme joint lundi au téléphone par BHL.

Cette nouvelle condamnation serait liée à la publication d'une photo d'une femme sans foulard censée représenter Sakineh Mohammadi-Ashtiani dans le quotidien britannique The Times du 28 août.

Mais cette photo était en fait celle d'une activiste politique iranienne vivant en Suède et le Times s'est excusé vendredi auprès de ses lecteurs.

Bernard Kouchner prêt à se rendre à Téhéran
Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a affirmé lundi être prêt à aller à Téhéran pour faire libérer l'Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani.

"C'est une peine et un acte insupportable, le comble de la barbarie et le retour au Moyen-Age", a-t-il dénoncé lors d'une conférence de presse avec BHL.

En affirmant faire de cette affaire "un cas personnel", Bernard Kouchner a ajouté: "S'il faut aller à Téhéran, j'irai à Téhéran". Interrogé pour savoir s'il avait parlé de ce dossier avec son homologue iranien, le ministre a répondu: "De ce dossier spécifique, non".

Le Parlement européen s'émeut du cas de Sakineh
Le Parlement européen a lundi apporté son soutien unanime à la mère de famille iranienne, dénonçant au passage une "pratique inhumaine, d'un autre temps".

"La seule idée de lapidation est si barbare que notre condamnation doit restée totale", a déclaré le commissaire à l'Agriculture Dacien Ciolos, au nom de la Commission européenne.

Les députés européens doivent voter une résolution en faveur de Sakineh mercredi.

Une campagne internationale de soutien
Sakineh Mohammadi-Ashtiani, 43 ans, a été condamnée à mort par lapidation en 2006 pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari.

Son cas a déclenché une vaste campagne internationale pour éviter ce châtiment qui a été provisoirement suspendu. Mais "suspendu ne veut pas dire annulé", a souligné son fils dans un entretien avec Bernard-Henri Lévy paru vendredi dernier dans " Libération".

Pour tenter de sauver Sakineh, BHL a lancé une pétition qui avait rassemblé samedi plus de 61.800 signataires, selon le site laregledujeu.org qui l'héberge.

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