Cet article date de plus de quinze ans.

L'Onu approuve le rapport Goldstone

Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a voté une résolution approuvant le rapport du magistrat Richard Goldstone
Article rédigé par France2.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Gaza, le 16 janvier 2009. (© France 2)

Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a voté une résolution approuvant le rapport du magistrat Richard GoldstoneLe Conseil des droits de l'homme de l'Onu a voté une résolution approuvant le rapport du magistrat Richard Goldstone

Le texte fait état de crimes de guerre du Hamas, mais surtout d'Israël, lors de leur conflit de l'hiver dernier à Gaza.

Réuni en session extraordinaire à Genève, 25 des membres du Conseil ont adopté une résolution condamnant l'absence de collaboration d'Israël à l'enquête de la commission conduite par le juge juif sud-africain Richard Goldstone.

Le texte demande au Conseil de sécurité de saisir la Cour pénale internationale (CPI) de ce dossier si Israéliens et Palestiniens ne menaient pas eux-mêmes les investigations nécessaires.

Approuvant la demande d'enquêtes indépendantes des deux protagonistes sur ces faits, la résolution appelle également "toutes les parties concernées dont les organes de l'ONU à assurer" son application "en accord avec leurs mandats respectifs".

Ce qui signifie en clair qu'elle renvoie, comme le préconise le juge Goldstone, le rapport ultra-sensible aux instances onusiennes de New York, l'Assemblée générale et surtout le Conseil de sécurité, censé, selon les recommandations, saisir le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) en cas d'échec des enquêtes.

Réactions israéliennes


"L'adoption de cette résolution (par le Conseil) entrave à la fois les efforts pour protéger les droits de l'Homme conformément à la législation internationale, et les efforts pour promouvoir la paix au Proche-Orient", a averti le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Un ministre israélien avait auparavant qualifié le vote du Conseil des droits de l'homme de "farce diplomatique". Quant au ministre de l'Intérieur, Eli Yishai, il fustige "une décision anti-israélienne qui couronne un rapport anti-israélien".

Avant même son adoption, Israël a dénoncé un texte qui "soutient le terrorisme et entrave la paix", selon les termes du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Les réactions à l'étranger


De nombreux pays, dont l'Union européenne et les Etats-Unis, sont montés au créneau pour empêcher une telle éventualité, craignant qu'elle n'attise encore la colère d'Israël, furieux contre le rapport, et complique les fragiles tentatives de paix.

C'est ainsi qu'ils avaient oeuvré début octobre pour obtenir du Conseil des droits de l'homme le report de six mois de l'examen du rapport. Décision soutenue dans un premier temps par le président palestinien Mahmoud Abbas.

Interrogé par le journal Le Temps, le juge Goldstone lui-même s'est inquiété: "cette résolution m'attriste car elle ne fait part que d'allégations à l'encontre d'Israël. Il n'y a pas une phrase pour condamner le Hamas comme nous le faisons dans le rapport", a-t-il déploré.

Et "en transmettant le dossier à New York, elle le conduit à une impasse" en raison du veto attendu des Américains, ajoute-t-il.

L'adoption, par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU vendredi, du rapport dénonçant des crimes de guerre lors du conflit à Gaza l'hiver dernier, n'implique pas "automatiquement" que ce rapport sera examiné par le Conseil de sécurité, ont souligné les Etats-Unis.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.