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La Bosnie et la Serbie toujours en proie à de graves inondations

La Serbie et la Bosnie restent ce lundi en proie aux pires inondations dans les Balkans depuis plus de 120 ans. Le dernier bilan fait état de 47 victimes et plus d'1,6 million de personnes touchées. La priorité pour les autorités des deux pays : protéger les villes et les centrales électriques de la montée des eaux et des glissements de terrains.
Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (La montée des eaux a provoqué d'énormes dégâts comme ici dans le village de Krupanj, en Serbie © Reuters - Marko Djurica)

Protéger les villes et les centrales électriques : voilà la mission des secouristes après plusieurs jours d'intempéries qui ont touché les Balkans, créant d'énormes inondations en Serbie et en Bosnie. La catastrophe naturelle - la plus grosse depuis 120 ans - a déjà fait 47 victimes dans les deux pays.

Un quart de la population bosniaque affecté

Le gouvernement de Sarajevo a annoncé lundi qu'un million de Bosniaques - soit un quart de la population du pays - avait été affecté par les conséquences des pluies diluviennes.  Les destructions engendrées par les crues sont "terrifiantes " et comparables à celles de la guerre de 1992-1995, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Zlatko Lagumdzija lors d'une conférence de presse.

"Les destructions physiques ne sont pas moindres que celles causées par la guerre. Pendant la guerre, beaucoup de  gens ont tout perdu. Aujourd'hui encore, ils n'ont plus rien. "

"Un quart de la population est affectée et un million de  personnes n'ont pas d'eau potable ", poursuit le ministre. Les autorités bosniaques estiment que 500.000 personnes ont été évacuées ou ont quitté leurs domiciles, tandis qu'en Serbie, 25.000 personnes au moins ont été évacuées. "Le plus grand exode depuis la fin de la guerre ", ajoute Zlatko Lagumdzija. 

 

Le spectre de la guerre est d'autant plus présent que les autorités ont mis en garde contre de possibles déplacements de champs de mines antipersonnel en raison des glissements de terrain. Il y aurait encore plus de 120.000 mines de la guerre 1992-1995 sur le territoire bosniaque.

Centrales électriques en péril et glissements de terrain

Dans les zones les plus touchées, le retrait des eaux laisse découvrir des scènes de désolation - maisons détruites ou ensevelies sous la boue, arbres abattus, villages parsemés des corps d'animaux en décomposition - tandis que la Save en crue continue de menacer le nord de la Bosnie et l'ouest de la Serbie, dont la centrale électrique Nikola Tesla d'Obrenovac, à une trentaine de km au sud-ouest de Belgrade.

 

Les militaires et les employés de la centrale, qui fournit la moitié des besoins en électricité de la Serbie, ont passé la nuit à entasser des sacs de sable pour protéger l'installation, dont certains secteurs ont été désactivés préventivement.

 

"La centrale devrait être à l'abri maintenant. Nous avons fait tout notre possible. Maintenant c'est entre les mains de Dieu " (Djina Trisovic, porte-parole du groupe énergétique EPS)

 

Les mêmes mesures ont été prises à Kostolac, où se trouve une centrale thermique, à l'est de Belgrade. Des centaines de glissements de terrain ont provoqué le chaos, en particulier dans les régions montagneuses de Bosnie où la Save a dévasté les terres arables, qui sont la base de l'économie.

Risque de "catastrophe épidémiologique"

Les autorités des deux pays ont comptabilisé 47 victimes liées directement à ces inondations. Mais elles mettent également en garde contre les conséquences avec une "catastrophe épidémiologique" si les zones touchées ne sont pas nettoyées car des températures de plus de 30 degrés sont annoncés en Bosnie et en Serbie.

 

Reportage de Laurent Rouy à Shabat, en Serbie, où 800 personnes ont été évacuées

 

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