La chambre des représentants à majorité républicaine a rejeté samedi un plan démocrate sur la dette
A trois jours de l'échéance fixée par le Trésor pour éviter un défaut de paiement,les élus ont rejeté le texte élaboré par le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid.
Le chef de la Chambre des représentants Joe Boehner et le chef de la majorité républicaine du Sénat,se sont dits confiants dans la conclusion d'un accord avec Barack Obama.
Le président Barack Obama a tenté d'introduire une note d'optimisme samedi dans les négociations au Congrès pour éviter avant mardi un défaut de paiement des Etats-Unis, qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l'économie mondiale.
Dans son discours hebdomadaire, il a répété que les deux parties n'étaient "pas si loin l'une de l'autre", mais il a averti qu'il restait "peu de temps".
Le président devait recevoir M. Reid et la chef des démocrates de la Chambre, Nancy Pelosi, samedi à 15H30 (19H30 GMT) à la Maison Blanche.
Samedi, les deux chambres du Congrès se sont lancées dans un nouveau week-end marathon pour tenter de trouver un accord avant mardi 2 août pour relever le plafond de la dette de 14.294 milliards de dollars et engager en même temps une politique de réduction des déficits.
"Nous avons toujours le temps de faire ça", a estimé samedi M. Reid, le chef de la majorité démocrate du Sénat. "J'exhorte mes amis républicains à se joindre à moi pour agir avec le seul plan de compromis qui reste", a ajouté le chef démocrate. Il a intégré des mesures "suggérées" par les républicains dans son plan mais en pure perte.
Dans son ultime version, le plan Reid autorise un relèvement du plafond de la dette de 2.400 milliards de dollars, accompagné de 2.400 milliards de dollars de réductions budgétaires sur 10 ans, contre 2.200 initialement. Ce relèvement du plafond de la dette est conçu pour tenir jusqu'en 2013.
Les républicains, eux, insistent sur un plan en deux étapes : un premier relèvement avant le 2 août et un deuxième début 2012, soit en pleine campagne électorale.
Deux approches diamétralement opposées
Si les deux partis ont fait des concessions au fil des négociations, leurs philosophies politiques restent largement opposées. D'un côté les républicains réclament des baisses d'impôts et des réductions budgétaires drastiques. De l'autre, les démocrates veulent accompagner la rigueur budgétaire d'efforts fiscaux de la part des plus riches.
Des discussions informelles doivent se poursuivre samedi au Capitole entre les deux camps dans l'espoir d'obtenir un accord de dernière minute.
Si aucun projet de loi pour relever le plafond de la dette n'est envoyé à la Maison Blanche avant le 2 août, il ne restera que quelques jours à l'administration pour payer ses factures avant d'épuiser ses réserves d'argent, selon les analystes.
L'ancien secrétaire adjoint au Trésor sous l'administration de George W. Bush, Neel Kashkari, qui a été confronté à la situation créée par l'effondrement de la grande banque d'affaires Lehman Brothers, a estimé vendredi que le contexte économique était pire en septembre 2008. Toutefois, l'économie est pour l'heure très fragile; la croissance est à un niveau extrêmement bas.
L'agence d'évaluation financière Moody's a précisé vendredi qu'elle donnait aux Etats-Unis plus d'une chance sur deux de conserver la note "Aaa" attachée à leur dette publique, en cas de désaccord persistant sur le relèvement du plafond.
Obama, le dernier recours
Le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell a indiqué avoir parlé à M. Obama et au vice-président Joe Biden samedi, et a estimé qu'un accord pourrait intervenir "dans un avenir très proche". MM. McConnell et Boehner -le président de la Chambre ds Représentants- ont assuré qu'ils rejetteraient le dernier plan des démocrates du Sénat et qu'ils souhaitaient traiter avec le président.
Après avoir claqué la porte des négociations à la Maison Blanche la semaine dernière, les républicains semblent de nouveau compter sur M. Obama.
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