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La Chine et la Russie opposent leur veto à une résolution sur la Syrie, où les combats se poursuivent

Il s'agit du troisième veto russo-chinois depuis le début du conflit, il y a 16 mois. Un nouveau blocage qui intervient alors que des combats font rage à Damas. Les insurgés s'en sont pris jeudi au siège de la police. Des chars de l'armée semblent s'être positionnés dans le centre.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Le projet de résolution menaçait le régime de sanctions économiques, si les forces armées ne cessaient pas d'utiliser leurs armes lourdes contre l'opposition dans les dix jours. Il prolongeait aussi, pour 45 jours, la mission des 300 observateurs de l'ONU sur place.

Mais la résolution restera dans les cartons : sur 15 pays membres, elle a recueilli 11 voix pour, deux abstentions et deux contre -  la Chine et la Russie ont opposé leur veto. L'ambassadeur russe a expliqué qu'il ne voulait d'une résolution qui "ouvrait la voie" à une intervention militaire.

L'Union européenne fera-t-elle cavalier seul ? En tout cas, elle se prépare à renforcer ses sanctions à l'égard de la Syrie et son embargo sur les armes. Elle pourrait rapidement autoriser des inspections de navires ou d'avions - à condition que ceux-ci soient sur leur sol...

Bachar al-Assad toujours à Damas ?

Le problème se règlera alors peut-être sur le terrain. Des combats font rage depuis dimanche pour le contrôle de Damas, à tel point qu'on a donné, un moment ce jeudi matin, Bachar al-Assad absent de la capitale. Pas du tout, affirme un de ses conseillers. Assad se trouve bien au palais présidentiel, et "dirige les destinées du pays" .

Des images ont été diffusées dans la journée, le montrant pendant la prise de fonction du nouveau ministre de la Défense. Reste qu'il n'a toujours pas pris la parole depuis l'attentat d'hier, qui a tué son ministre de la Défense, son beau-frère et le chef de la cellule de crise, mise en place pour mater la révolte.
Des funérailles nationales sont prévues vendredi, jour de début du ramadan ; on ignore si Assad y assistera.

Des chars de l'armée déployés

Les combats font rage, et des centaines d'habitants fuient désormais des quartiers de Damas. La majorité des commerces, dans le centre, sont fermés. La pénurie guette, notamment en pain et en médicaments.

Jeudi en fin d'après-midi, si l'on en croit l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, une quinzaine de chars de l'armée ont pris position dans le quartier de Qaboun, sur la principale artère. Ce qui fait craindre des massacres, selon l'ONG.

Dans le quartier de Kanaouat, un témoin rapporte, lui, une offensive des insurgés contre le siège de la police.

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