La Corée du Nord soupçonnée de vouloir relancer son activité nucléaire
De la vapeur blanche qui s'élève d'un bâtiment situé près d'une salle abritant les turbines
à vapeur du réacteur de Yongbyon, lieu de production de plutonium de qualité militaire.
Pour Washington, cette trace sur une photo satellite prise le 31 août est un indice qui prouve que Pyongyang à de nouveau des ambitions dans le domaine du nucléaire militaire.
"Pyongyang n'a pas renoncé à ses armes nucléaires "
Selon l'institut américano-coréen de l'école
Johns Hopkins de recherches internationales avancées,
"la couleur blanche et son volume laissent
penser qu'il s'agit de vapeur dégagée parce que les générateurs
électriques sont sur le point d'entrer en service, ce qui laisse
penser que le réacteur est en marche ou sur le point d'être en
mis marche ".
Le centre de recherche, dont le siège se trouve à Washington, estime que le réacteur en question a une capacité de production de six
kilos de plutonium par an.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a expliqué que faute d'inspecteurs sur place, elle ne pouvait pas livrer une "évaluation claire " de la situation.
La Russie et les Etats-Unis s'inquiètent
La Russie est l'un des rares pays à avoir commenté cette information, expliquant que la Corée du Nord menait des travaux sur ce réacteur datant des années 50 parce que celui-ci se trouvait dans un "état épouvantable ". D'après une source diplomatique, un éventuel redémarrage pourrait avoir "conséquences terribles pour la péninsule coréenne et entraîner une catastrophe ".
Du côté des Etats-Unis, où un groupe de réflexion s'est déjà penché sur le redémarrage du réacteur nucléaire de la centrale de Yongbyon, l'inquiétude est également de mise. "Remettre ce réacteur en service serait un nouveau camouflet infligé à la communauté internationale, qui laisserait penser que la Corée du Nord n'a nullement l'intention de renoncer à ses armes nucléaires ", a expliqué James Acton, un analyste de ce think tank .
A l'arrêt depuis 2008
Le réacteur de Yongbyon est techniquement à l'arrêt depuis plusieurs années. En 2008, la Corée du Nord avait détruit sa tour de
refroidissement pour prouver sa bonne volonté aux négociateurs de six pays - Chine, Japon, Russie, Etats-Unis,
Corée du Sud et Corée du Nord - réunis à Pékin. Les Etats en question désiraient trouver une issue à la crise
ouverte par le secteur atomique de Pyongyang.
Les observations américaines ne sont cependant pas une surprise, les autorités nord-coréennes ayant annoncé en avril qu'elles allaient
relancer le réacteur de recherche de Yongbyon. Depuis 2006, la Corée du Nord a mené trois essais nucléaires. Le dernier date du 12 février dernier.
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