La France suspectée de cyberespionnage, selon Le Monde
Nom de code "Babar". C'est ainsi que, selon les services secrets canadiens, le CSEC, des hackers français ont décidé de nommer leur logiciel espion, implanté dans plusieurs systèmes informatiques à travers le monde. Le journal Le Monde a pu consulter une note interne, sortie des archives des services de renseignement américains (NSA) par l'ex-consultant Edward Snowden, attribuant clairement la responsabilité à la France.
"Nous estimons, avec un degré modéré de certitude, qu'il s'agit d'une opération sur des réseaux informatiques soutenue par un Etat et mis en œuvre par une agence française de renseignement" (note interne au CSEC)
Même si aucune certitude n'est avancée, les conclusions de l'enquête des services secrets canadiens ont été partagées avec leurs collègues du groupe des "Five Eyes" révèle Le Monde : les services secrets américains, canadiens, australiens, britanniques et néo-zélandais.
L'Iran placé sous haute surveillance
Cible principale de ce cyberespionnage via logiciel espion, la République islamique d'Iran. Et plus particulièrement tout ce qui touche au programme nucléaire contesté par la communauté internationale. Ainsi, le ministère des Affaires étrangères, l'Université de science et de technologie, l'Organisation de l'énergie atomique iranienne, ou encore l'Organisation pour la recherche iranienne pour les sciences technologiques auraient été touchés.
Pas vraiment une habitude des services secrets français, plus habitués à traiter les informations récupérées par les services secrets israéliens ou américains quand il s'agit de l'Iran.
Mais d'autres pays, bien plus proches, figurent aussi sur la liste établie par les Canadiens : l'Espagne, la Norvège, la Grèce, la Côte d'Ivoire et l'Algérie. Enfin, un "média francophone canadien " aurait également été visé.
Qui à la manoeuvre ?
Lorsqu'ils parlent d'une "agence française de renseignement ", les sevices secrets canadiens ne donnent pas de nom précis. Pourtant, il n'y a pas beaucoup de possibilités. En France, seule la Direction générale de sécurité extérieure (DGSE) possède les capacités, humaines et techniques, de mener à bien une telle opération. Le Monde évoque, comme hypothèse, "les jeunes informaticiens et hackers travaillant au fort de Noisy, à Romainville " pour le compte de la DGSE. Pour certains spécialistes, la potentialité d'une telle attaque menée par la France serait plutôt... une bonne nouvelle.
Mais la DGSE "s'est refusée à tout commentaire 'sur des activités réelles ou supposées '". Une certitude, ces révélations mettent à mal la position de la France, qui n'a eu de cesse de protester devant les pratiques de la NSA, mises sur le devant de la scène ces derniers mois.
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