La plateforme anti-djihad six mois après
Le numéro de téléphone a été mis en place dans l'urgence, il y a six mois pour lutter contre la radicalisation. Cette plateforme anti-djihad du ministère de l'Intérieur et son numéro vert (le 0800 005 696) ont déjà permis d’identifier 625 jeunes en voie de se radicaliser.
Derrière le numéro, une psychologue et six réservistes du ministère de l’Intérieur sont disponibles du lundi au vendredi de 9h00 à 17h00. Parmi eux, d’anciens agents du renseignement. Et, en six mois, ils ont reçu beaucoup d'appels de parents, de frères, d'amis et parfois de voisins.
L'indicateur : la rupture avec la famille
La plupart du temps, la détresse des appelants est telle que l’anonymat est aussitôt levé. Les policiers consignent les histoires, les identités, les adresses. Des informations qui finiront inévitablement sur le bureau de la DGSI, la direction du renseignement. Au téléphone, les policiers évaluent au plus vite le niveau de radicalisation. "L'indicateur le plus fort est celui de la rupture avec la famille ", détaille Pierre N’Gahane, le préfet chargé de la plateforme anti-djihad
"Nous avons pris conscience qu'une grande partie de ces personnes rentrent un peu naïvement dans ces phénomènes de radicalité en pensant partir en Syrie pour de l'humanitaire, pour pourchasser Bachar al-Assad, pour se rendre utile. Ce qu'on essaie de leur dire c'est qu'elles sont dans un combat qui les dépasse, qui n'est pas le leur et que quand on en revient, on en revient pas entier ", poursuit Pierre N'Gahane.
Aujourd’hui, les cas jugés les plus sérieux – une trentaine de jeunes – seraient personnellement suivis avec leurs familles par les services de l’Etat. Dans près de 100 cas, signalés, par la plateforme… il était déjà trop tard… les jeunes étaient déjà partis rejoindre la Syrie.
Une réunion des ministres européens
Ce jeudi, les ministres de l'Intérieur d'Espagne, d'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Italie, de Pologne sont réunis ce jeudi à Paris autour de Bernard Cazeneuve pour un G6 européen. Avec des responsables turcs, canadiens et américains ils vont parler terrorisme et djihad.
L'idée est de favoriser la collaboration anti-terroriste et enrayer le phénomène des départs de jeunes nationaux vers la zone de conflit syro-irakienne.
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