La police yéménite a tiré mardi sur une manifestation dans la capitale Sanaa, faisant un mort et au moins 65 blessés
Les manifestants qui avaient installé un camp de toile sur la place de l'Université demandaient le départ du président Ali Abdoullah Saleh au pouvoir depuis 32 ans. Plus de 10.000 personnes ont aussi défilé à Dhamar et Ibb, au sud de Sanaa.
Depuis plusieurs semaines, des heurts entre forces loyalistes et opposants auraient fait au moins 27 morts.
A Sanaa, la police a tiré à balles réelles et lancé des grenades lacrymogènes sur les protestataires, dans le premier incident du genre depuis le début du sit-in le 21 février sur la place de l'Université. L'opposition s'est étendue mardi à Dhamar, une zone tribale considérée comme le fief du président Saleh, où l'armée a fait son retour.
Des centaines d'étudiants ont également manifesté pour le troisième jour consécutif à Ataq, dans la province de Chawba, réclamant, outre le départ de M.Saleh, des sanctions contre les responsables des violences, selon des témoins. Des heurts entre la police et les étudiants ont eu lieu quand les forces de sécurité ont tiré des coups de semonce pour disperser les manifestants, qui tentaient de prendre d'assaut un bureau rattaché au ministère de l'Education.
A Aden, au sud du pays, les écoles ont été obligées de fermer mardi, les manifestants appelant les élèves et le personnel des établissements à prendre part au mouvement, selon un responsable du ministère de l'Education. Des centaines d'étudiants ont participé aux manifestations avec pour slogan "pas d'études, pas d'enseignement avant que le président ne tombe", selon des témoins.
L'opposition a durci le ton dimanche en se déclarant déterminée à évincer le président, qui refuse de céder le pouvoir. Le régime yéménite est contesté depuis fin janvier avec des manifestations à Sanaa, Taëz, Aden et dans le reste du pays.
Selon Amnesty International, au moins 27 personnes ont été tuées lors de ces manifestations.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.