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La situation humanitaire se dégrade dans l’Est de l’Ukraine

Les violences s’accentuent autour des villes de Donetsk et Louhansk entre les forces ukrainiennes et les séparatistes prorusses. Sans autre choix, les civils tentent de fuir ces villes devenues fantômes.
Article rédigé par Justine Cohendet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Une femme devant sa maison détruite, à 20 km de Donetsk, le 5 août. © MaxPPP /IGOR KOVALENKO)

Les combats s’intensifient depuis quelques jours dans l’Est de l’Ukraine autour des derniers bastions russes et la population locale continue de faire les frais de ce conflit. A Donetsk, principal fief des insurgés, trois civils ont été tués ces dernières 24 heures dans des tirs d’artillerie entre les forces ukrainiennes, qui se rapprochent de la ville, et les rebelles.

 

Pour reprendre Donetsk, la stratégie affichée par Kiev est d’isoler les insurgés jusqu’à épuisement de leurs ressources en coupant la ville de la frontière russe par laquelle transitent, selon l’Ukraine et les Occidentaux, armes et combattants.

Au moins 285.000 personnes ont fui l’Est de l’Ukraine

Face à l’intensification des combats le gouvernement a appelé les civils à fuir les zones rebelles et à emprunter, à cet effet, des "couloirs humanitaires". Mais ces couloirs, définis par Kiev, sont loin d’être des zones sûres, comme l'a montrée l'explosion d'un obus quasiment au bord de la route.

 

Sans autre choix, les civils quittent l’Est de l’Ukraine. Depuis le début conflit, selon l’ONU, au moins 285.000 personnes auraient fui cette région, en majorité en direction de la Russie. Un mouvement qui s’amplifie depuis deux semaines atteignant 1.200 départs par jour. 

Cinq hôpitaux frappés par des tirs d’artillerie

Le sort des civils suscite une inquiétude croissante, notamment à Lougansk, agglomération privée d'eau et d'électricité. Les séparatistes ont été accusés par l’ONG Human Rights Watch d’empêcher la population d’accéder aux soins, en occupant des hôpitaux et en s'emparant d'ambulances et de médicaments. Mais les forces ukrainiennes ne sont pas exemptes de reproches. L’ONG a également réclamé des enquêtes sur des tirs d'artillerie, provenant apparemment des forces ukrainiennes, qui ont frappé au moins cinq hôpitaux depuis juin en zone rebelle.

 "Nous avons des raisons de soupçonner - nous avons reçu des informations en ce sens ces dernières heures - que le risque d'une intervention directe (de l'armée russe en Ukraine) est assurément plus élevé qu'il ne l'était il y a plusieurs jours", a dit Donald Tusk, le Premier ministre polonais. 

 

Depuis le début de l’offensive en avril, les affrontements dans l’Est du pays ont fait plus de 1.100 morts. Et les espoirs d'une trêve durable semblent s'éloigner. Dans la nuit de mardi à mercredi, la ville de Donetsk a subi une première frappe aérienne, qui n'a toutefois pas fait de victimes civiles. Le Premier ministre polonais a également déclaré que la menace d'une intervention directe de la Russie en Ukraine avait récemment augmenté. 

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