Le groupe pétrolier BP a reconnu mardi une "erreur fondamentale" avant l'explosion à l'origine de la marée noire
Deux parlementaires américains qui président la sous-commission d'enquête de la commission parlementaire de l'Energie et du Commerce sont à l'origine de cette révélation.
Un enquêteur de BP a déclaré aux deux élus qu'une erreur pouvait avoir été commise, car la pression relevée alors, 98 kg par cm2, indiquait "une très importante anomalie".
Deux heures avant l'explosion, qui a fait onze morts, l'équipe de forage s'est montrée satisfaite d'un test jugé "réussi" sur une autre conduite, a indiqué l'enquêteur de BP.
Selon BP, trois signes alarmants ont été observés avant l'explosion. A 18 minutes de la catastrophe, le pompage a été interrompu en raison de plusieurs fuites, en vain. "Les données laissent penser que l'équipe pourrait avoir tenté une intervention mécanique à ce stade pour contrôler la pression, mais le flux de sortie et la pression ont alors augmenté brutalement et l'explosion s'est produite", rapporte la note.
Problème matériel
Selon la note, les données de BP font également état de divers problèmes avec le matériel. Cinq heures avant l'explosion, une fuite a été observée sur la conduite montant du puits. Ceci suggère une défaillance du bloc obturateur de puits, une valve de sécurité sensée réguler la pression.
Waxman et Stupak ont également examiné plus de 105.000 pages de documents internes de BP, de Transocean, d'Halliburton et du groupe Cameron , qui a construit le bloc obturateur.
L'enquête de BP a également mis au jour des inquiétudes sur la maintenance, les modifications apportées à la plate-forme et les inspections du bloc obturateur.
Barack Obama sur place vendredi pour la deuxième fois
Le président des Etats-Unis, de plus en plus mécontent de l'échec des tentatives de juguler la marée noire dans le Golfe du mexique, se rendra vendredi sur place pour la deuxième fois.
Il y a quelques jours, le chef de l'exécutif américain a tapé du poing sur la table en déclarant devant des collaborateurs qu'il fallait "colmater cette fichue fuite".
Le gouvernement est sous pression pour mettre fin à l'écoulement de pétrole, qui dure depuis 36 jours, mais n'a guère d'autre choix que de s'en remettre au groupe pétrolier
Washington exerce une pression importante sur BP pour obtenir des résultats, et le secrétaire à l'Intérieur Ken Salazar a menacé de lui retirer la conduite des opérations.
Mais plusieurs responsables publics, dont l'amiral des gardes-côtes Thad Allen, qui coordonne les opérations sur place, ont reconnu que seul BP avait le savoir-faire et la technologie pour faire face à la situation.
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