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Le ministre des Affaires étrangères a annoncé mardi qu'il avait demandé à son ambassadeur à Moscou de rentrer au Japon

Cette annonce fait suite à la visite controversée du président russe Dmitri Medvedev lundi sur l'une des quatre îles des Kouriles du sud, territoires en partie revendiqués par Tokyo."J'ai décidé de rappeler temporairement l'ambassadeur en Russie, Masaharu Kono", a déclaré aux journalistes le ministre, Seiji Maehara.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Dmitry Medvedev marche près des fortifications russes sur l'île de Kunashir, le 1er novembre 2010. (AFP - Kremlin Pool - Mikhail Klimentyev)

Cette annonce fait suite à la visite controversée du président russe Dmitri Medvedev lundi sur l'une des quatre îles des Kouriles du sud, territoires en partie revendiqués par Tokyo.

"J'ai décidé de rappeler temporairement l'ambassadeur en Russie, Masaharu Kono", a déclaré aux journalistes le ministre, Seiji Maehara.

La tension est montée d'un cran lundi entre le Japon et la Russie. Le Premier ministre japonais Naoto Kan avait jugé "très regrettable" l'initiative russe et l'ambassadeur de Russie avait été convoqué par le chef de la diplomatie japonaise en signe de protestation.

Aussitôt, le ministre russe des Affaires étrangères avait annoncé que l'ambassadeur japonais à Moscou allait être convoqué pour lui expliquer que les Kouriles sont "une terre russe".

"La réaction de la partie japonaise sur le voyage du président Medvedev aux Kouriles est inacceptable. C'est notre terre, et le président russe s'est rendu sur une terre russe", a souligné M. Lavrov.

"L'ambassadeur du Japon à Moscou va être invité à se rendre au ministère (russe) des Affaires étrangères pour que nous puissions de nouveau exprimer clairement et sans équivoque notre position", a-t-il ajouté lors d'un point de presse en marge de la visite en Russie de son homologue allemand Guido Westerwelle.

Cette visite, la première d'un chef d'Etat russe depuis la fin de la Guerre Mondiale dans ce groupe d'îles controversé, intervient alors que le président russe est attendu au Japon pour le sommet de la coopération économique Asie-Pacifique (Apec) le 12 novembre.

L'archipel, qui s'égrène en arc entre la presqu'île russe du Kamtchatka au nord et la grande île japonaise d'Hokkaïdo au sud, est revendiqué par les deux pays depuis des décennies.

Un différend qui dure depuis 65 ans

Moscou et Tokyo se disputent quatre îles des Kouriles (Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri dans leur dénomination japonaise), annexées par les Soviétiques le 18 août 1945, trois jours après l'annonce de la capitulation du Japon.

Ce différend empêche depuis 65 ans la signature d'un traité de paix entre les deux pays. Lors de la présidence de Boris Eltsine, Moscou avait songé à restituer ces territoires au Japon, mais l'opposition des nationalistes et des communistes avait anéanti ce projet.

En 2004, l'ex-président russe et actuel Premier ministre Vladimir Poutine avait proposé de restituer sous condition deux des quatre îles, mais Tokyo a jugé la proposition inacceptable.

Même si le Japon est le deuxième partenaire commercial de la Russie en Asie après la Chine, avec des échanges de 30 milliards de dollars en 2008, contre 4 milliards en 2005, Tokyo est bien plus dépendant de la Russie et de ses ressources naturelles que l'inverse.

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