Le Premier ministre désigné Najib Mikati a annoncé lundi un nouveau gouvernement après cinq mois d'âpres discussions
"Nous avons surmonté les obstacles et nous allons nous mettre tout de suite au travail", a affirmé Najib Mikati à la presse après l'annonce de la composition du gouvernement.
Le Hezbollah et ses alliés, notamment le chrétien Michel Aoun, obtiennent 19 des 30 portefeuilles, dont la Justice et la Défense.
Le reste (11) est réparti entre les partisans du président de la République Michel Sleimane, de M. Mikati et du leader druze Walid Joumblatt, considérés comme "neutres".
L'ancien ministre de l'Economie Mohamed Safadi devient ministre des Finances. Fayez Ghousn est nommé ministre la Défence et Maraouane Charbel ministre de l'Intérieur. Nicolas Sehnaoui prend le portefeuille des Télécommunications.
"Que vous soyez au pouvoir ou dans l'opposition, c'est votre gouvernement à tous (...). Ce gouvernement sera celui de tout le Liban et oeuvrera pour tous les Libanais", a affirmé M. Mikati.
Mais le nouveau cabinet est boycotté par le camp de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, désormais en minorité parlementaire et dans l'opposition. Pour la coalition du "14-Mars" qu'il dirige, le Liban est désormais "un pays otage, otage du régime syrien et otage du Hezbollah". "C'est un gouvernement qui n'a pas été formé pour obéir aux revendications
libanaises. C'est plutôt un gouvernement (...) à la solde d'un régime syrien en crise", a
indiqué le secrétaire général de la formation, Farès Souaid, qui fait référence à la contestation à laquelle est confronté le régime Assad en Syrie. "Plus le régime syrien va être fragilisé, plus il va compter sur ce gouvernement pour essayer de lui rendre service", a-t-il ajouté.
Sujet sensible: le Tribunal spécial pour le Liban
Le 12 janvier, le Hezbollah et ses alliés avaient retiré leurs ministres du gouvernement d'union de Saad Hariri, sur fond de tensions liées au tribunal de l'ONU en charge de l'enquête sur l'assassinat en février 2005 de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, père de Saad.
Le parti chiite, qui s'attend à être accusé par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) dans ce meurtre, a réclamé de M. Hariri, en vain, qu'il désavoue cette instance.
Le tribunal sera donc l'un des principaux défis du gouvernement Mikati, alors que l'acte d'accusation est attendu cette année.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.