Le Premier ministre israélien a dit devant une commission d'enquête qu'Israël avait agi selon le "droit international"
Cette commission vise à éclairicr la mort de 9 humanitaires turcs dans les affrontements avec les commandos israéliens lors de l'abordage du ferry Mavi Marmara, le 31 mai, alors que le navire tentait de forcer le blocus israélien autour de Gaza.
La commission a entamé lundi ses audiences en vue d'examiner les aspects juridiques de l'assaut.
"Je suis convaincu qu'à l'issue de votre enquête, il s'avérera que l'Etat d'Israël et l'armée israélienne ont agi conformément au droit international (...). Je fais confiance aux combattants de l'armée israélienne et tout l'Etat Israël est fier" de ses soldats", a déclaré, sûr de lui, le chef du gouvernement.
"Je suis convaincu que nos soldats envoyés sur le Marmara ont faire preuve d'un courage exceptionnel dans l'accomplissement de leur mission ainsi que pour se défendre eux-mêmes alors que leur vie était en réellement en danger", a-t-il poursuivi plein d'emphase pour son armée.
Détournant le sujet, le premier ministre de l'Etat hébreu a ensuite embrayé sur le Hamas et justifie le blocus imposé à la bande de Gaza contrôlée par l'organisation islamiste palestinienne depuis 2007. "Le Hamas a transformé la bande de Gaza en une enclave terroriste parrainée par l'Iran qui lui accorde une aide politique, militaire et financière. Cette commission traite de la question du droit international, or le Hamas et coupable d'au moins quatre crimes de guerre: appel à un génocide, tirs systématiques vers des objectifs civils, utilisation de civils comme boucliers humains et interdiction à la Croix Rouge de rendre visite à Gilad Shalit", un soldat israélien détenu par le Hamas, a-t-il déclaré.
M. Netanyahu a également critiqué le gouvernement turc et les organisateurs de la flottille pour avoir refusé de décharger l'aide humanitaire transportée dans un port situé hors de la bande de Gaza. "Apparemment, le gouvernement turc n'a pas considéré que de possibles frictions entre les militants turcs (sur les bateaux) et nos soldats puissent porter atteinte à ses intérêts et justifier une intervention effective auprès des organisateurs de la flottille", a-t-il dit.
"A partir du 14 mai, mes services ont eu des contacts avec
les plus hauts niveaux du gouvernement turc. Ces contacts (...)
étaient destinés à éviter un affrontement avec la flotille Marmara, et ils se sont poursuivis jusqu'à la veille de l'arrivée des navires au large des côtes de Gaza". Le ministre accuse ainsi la Turquie d'avoir ignoré plusieurs avertissements et appels "aux plus hauts niveaux" plusieurs jours avant l'assaut contre la flotille d'aide à Gaza.
Quel rôle pour l'Iran ?
"Le 17 mai le Premier ministre turc (Recep Tayyip Erdogan) a rencontré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le président brésilien (Luiz Inacio Lula da Silva) pour une déclaration commune sur le nucléaire iranien qui était en contradiction avec la position américaine et des autres membres du Conseil de sécurité de l'ONU. De cette façon, la Turquie quelques jours avant l'arrivée de la flottille, a renforcé sa solidarité avec l'Iran", a également affirmé Benjamin Netanyahu.
Le mandat de la commission est limité. Il consiste à déterminer la validité, au regard du droit international, du blocus maritime imposé par Israël à Gaza, et du raid contre la flottille.
Elle est conduite par l'ancien juge à la Cour suprême israélienne Jacob Turkel et compte deux observateurs internationaux, sacrifiant ainsi au souhait des Nations unies d'une implication extérieure dans les investigations.
Le ministre de la Défense, Ehud Barak, doit être entendu mardi et le chef d'état-major Gaby Ashkenazi mercredi. Ce dernier sera le seul militaire à témoigner devant elle.
L'ONU mène deux autres enquêtes
Les Nations unies mènent deux enquêtes sur l'incident du 31mai. Une commission missionnée par le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, sera présidée par l'ex-Premier ministre néo-zélandais Geoffrey Palmer, assisté du président colombien sortant Alvaro Uribe et devrait entamer ses travaux mardi. Les deux hommes seront flanqués de représentants d'Israël et de la Turquie.
Une autre enquête sera menée par le Conseil des droits de l'homme de l'Onu mais sans la coopération d'Israël. Une récente enquête militaire israélienne a dédouané les assaillants tout en reconnaissant des erreurs d'appréciations et de carences au niveau du commandement.
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