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Le scénario de l'évasion de Francis Collomp se précise

L'ex-otage au Nigeria Francis Collomp est rentré en France lundi matin, après onze mois passés en captivité aux mains du groupe islamiste Ansaru dans le nord du pays. Le Français serait parvenu à s'enfuir pendant la prière de ses geôliers, après avoir longuement préparé son évasion, d'après le témoignage de son frère sur France Info. Mais plusieurs zones d'ombre subsistent.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

De retour en France lundi matin, l'ex-otage au Nigeria Francis Collomp doit maintenant subir des examens de santé à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris, et débriefer sa captivité avec les services de renseignement. Il sera notamment question de la manière dont il a retrouvé sa liberté, dans la ville de Zaria -après onze mois passés aux mains d'un groupe islamiste- encore sujette à plusieurs questions.

Une évasion longuement préparée

Dimanche, François Hollande l'avait d'abord dit "libéré ", avant de le dire "évadé ", et de qualifier son histoire digne "d'un livre d'aventures ". Pas faux, d'après ce que raconte lundi son frère Denis au micro de France Info. "I l avait quand même relativement préparé la chose par un entraînement physique, puisqu'il arrivait à marcher entre dix et quinze kilomètres par jour dans sa cellule ", raconte son frère, qui s'est entretenu avec lui depuis son arrivée en France.

 "Il arrivait à repérer les différentes phases du rituel des ablutions avant la prière du soir", raconte son frère

"Parallèlement à ça, il a beaucoup observé, beaucoup préparé ", poursuit son frère. "Chaque fois qu'il pouvait il essayait d'affaiblir un peu le fil de fer qui servait de cadenas, et puis grâce aux raies de lumière sous la porte il arrivait à repérer les différentes phases du rituel des ablutions avant la prière du soir. Et il a choisi le moment opportun de ces ablutions pour en profiter pour pousser la porte d'un grand coup, et puis la refermer, reficeler le fil de fer pour enfermer le geôlier dans sa propre geôle ", explique-t-il.

Pas autant de précisions du côté de la police locale nigériane, qui confirme quand même qu'il a profité de la prière pour s'évader. Selon la diplomatie française, il s'agissait d'un "moment d'inadvertance " de ses geôliers, qui avaient oublié de verrouiller sa cellule. 

Il "est sorti et il s'est mis à courir. Il a arrêté un taxi-moto et lui a demandé de l'emmener au poste de police le plus proche" , raconte la police nigériane. Son frère précise que Francis Collomp a dû marcher quatre ou cinq kilomètres avant de trouver un moto-taxi.

Intervention de l'armée nigériane ?

Une question reste floue, celle de l'intervention ou non de l'armée nigériane. Dimanche, une source française proche du dossier avait expliqué que Francis Collomp s'était évadé à la faveur d'une opération de l'armée nigériane contre le groupe islamiste Ansaru qui le détenait. Le Quai d'Orsay a tenu à saluer le rôle des Nigérians.

Mais Francis Collomp n'aurait fait référence à aucune intervention de ce type. Et le porte-parole de l'armée nigériane n'a pas confirmé ces faits. Justification a posteriori d'une source diplomatique française : ce serait à l'issue de l'évasion qu'il y aurait eu des tirs, car les islamistes étaient furieux.

Enfin, dernière zone d'ombre : quand précisément s'est-il enfui ? Dimanche a été évoqué, puis samedi par les Nigérians.

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