Le Venezuela enterre son "comandante" Hugo Chavez
Il n'y a jamais eu de doute quant au fait que les obsèques d'Hugo Chavez feraient l'objet de funérailles nationales. De fait, depuis l'annonce de sa mort mardi soir, des milliers de Vénézuéliens ne cessent de pleurer la disparition de leur leader, à la tête du pays depuis 14 ans.
Son corps repose actuellement à l'Académie militaire, là-même où il a appris sa tâche de militaire, un lieu théâtre d'un flot ininterrompu de citoyens venus lui rendre un dernier hommage.
Une cérémonie qui reste floue
Pour l'instant, les autorités vénézuéliennes n'ont pas communiqué les détails précis de ces funérailles. Tout juste sait-on qu'elles doivent en principe débuter autour de 11h-11h30, heure locale (16h-16h30, heure française). Mais le reste est encore très flou. Le parcours du cercueil, son escorte, ou encore le lieu où sera inhumé le "comandante" n'ont pas été dévoilés par les autorités par intérim.
Le corps du président Chavez sera "embaumé" comme les grands révolutionnaires du XXe siècle Lénine, Ho Chi Minh et Mao Tse Toung, a annoncé jeudi Nicolas Maduro, président par intérim
Le corps de Chavez repose depuis trois jours dans un cercueil en partie vitré, en costume vert et béret rouge. Il sera encore visible pendant sept jours, exposé au public à l'intérieur d'une caserne militaire. Cependant, il est strictement interdit de prendre en photo sa dépouille.
Des chefs d'Etat attendus
Pour les obsèques, de nombreux chefs d'Etat sont attendus. 54 délégations devraient faire le déplacement, selon le décompte du ministre des Affaires étrangères, Elias Jaua. Bien sûr, les alliés sud-américains du Venezuela seront aux premières loges. Evo Morales, l'ami bolivien, le président uruguayen Jose Mujica, le président équatorien Rafael Correa, la présidente brésilienne Dilma Rousseff, accompagnée de son prédécesseur Lula, sont arrivés dès jeudi et se sont recueillis devant la dépouille d'Hugo Chavez.
Tout comme le président cubain Raul Castro, venu pleurer un ami. Hugo Chavez se présentait souvent comme le fils spirituel du père
de la Révolution cubaine, Fidel Castro. Ce dernier n'a pas fait le déplacement en raison de sa santé. Et également attendu, Enrique Peña Nieto pour le Mexique.
La présidente argentine Cristina Kirchner était aussi présente jeudi à Caracas, elle s'est recueillie devant la dépouille d'Hugo Chavez mais, selon les médias argentins, elle n'assistera pas aux obsèques.
Les États-Unis en petit comité
Deux personnages retiendront certainement l'attention : l'Iranien Mahmoud Ahmadinejad, et le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko, tous deux très controversés et mis au ban de la communauté internationale.
La Russie et la Chine, proches alliées du Venezuela, n'ont pas encore annoncé le détail de leur délégation, mais à n'en pas douter, elle sera importante.
En revanche, aucun chef d'État européen n'a annoncé sa présence. La France enverra son ministre de l'Outre-Mer Victorin Lurel. L'Espagne, par tradition, le prince héritier de la couronne, Felipe.
A la demande du président de la République, je représenterai la France aux obsèques de Hugo #Chavez ce vendredi à Caracas.
— Victorin LUREL (@VictorinLurel) March 6, 2013
Les États-Unis en revanche, n'enverront qu'une petite délégation à Caracas. James Derham, le chargé d'affaires des États-Unis dans la capitale vénézuélienne, ainsi que deux hommes politiques démocrates représenteront le président Barack Obama. Ce dernier, quelques heures après l'annonce de la mort d'Hugo Chavez mardi, avait souhaité ouvrir un nouveau chapitre de "relations constructives" avec le Venezuela.
Hugo Chavez pourfendait à longueur de discours l'ennemi " impérialiste " américain. Ses partisans devraient garder un oeil curieux, sinon hostile, sur les faits et gestes des trois représentants américains, pendant qu'eux pleureront leur ancien leader.
Des élections convoquées dans les 30 jours
Le Venezuela entrera ensuite dans une nouvelle phase. Le vice-président Nicolas Maduro, 50 ans, prêtera serment vendredi à 19H00, heure locale, comme président par intérim.
Puis, comme le prévoit la constitution, des élections seront convoquées dans les trente jours. Des élections opposant le dauphin adoubé de Chavez, Nicolas Maduro, et l'opposant pugnace, Henrique Capriles. Un opposant qui gardera encore un jour profil bas.
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