Les autorités thaïlandaises ont annoncé mercredi des mesures pour isoler les manifestants retranchés depuis 2 mois
Les manifestants antigouvernementaux refusent de quitter ce quartier de Bangkok - entouré de barricades de bambous, de pneus et de barbelés tranchants - qu'ils occupent depuis deux mois malgré l'engagement du gouvernement à organiser des élections anticipées.
La crise politique qui dure depuis la mi-mars a fait 29 morts et près de 1.000 blessés.
Excédé par les atermoiements des protestataires qui exigent des garanties avant de partir et voulant en finir avec la plus grave crise depuis 1992, le pouvoir a annoncé une série de mesures contre les "chemises rouges". "Les mesures prendront effet à minuit aujourd'hui, elles comprendront la coupure d'électricité, d'eau et de communications téléphonique", a déclaré le colonel Sunsern Kaewkumnerd, porte-parole de l'armée et responsable de la cellule gouvernementale en charge des opérations de crise.
"Tous les types d'infrastructures incluant les bus, les trains et les services empruntant les voies navigables seront bloqués", a-t-il ajouté. "Nous bloquerons également leur approvisionnement en nourriture", a-t-il dit.
Les manifestants anti-gouvernementaux thaïlandais ont rejeté mercredi l'ultimatum du gouvernement qui a décidé de les priver d'électricité et d'eau à partir de minuit (17H00 GMT mercredi).
Le porte-parole a averti que les habitants de la zone ainsi que les ambassades seraient affectées par ces mesures.
Nouvelles exigences des chemises rouges
Les "chemises rouges" ont avancé de nouvelles exigences pour quitter les lieux : ils ont demandé mardi que le numéro deux du gouvernement soit formellement inculpé pour les violences du 10 avril qui avaient fait 25 morts et plus de 800 blessés.
Le vice-Premier ministre thaïlandais Suthep Thaugsuban s'est présenté devant des enquêteurs du Département des enquêtes spéciales pour se voir notifier la plainte déposée par les manifestants. Mais aucune charge n'a été retenue contre lui.
"Si les protestataires veulent rejoindre le processus de réconciliation, ils ne doivent pas seulement accepter une date pour les élections. Ils doivent cesser leur manifestation. Si la situation ne revient pas à la normale, cela pourrait retarder l'élection, ils devraient rentrer chez eux le 12" mai, a prévenu le Premier ministre. Les manifestants ont aussi demandé à un tribunal de Bangkok d'annuler les mandats d'arrêt lancés contre leurs leaders, mais leur requête a été rejetée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.