Les Etats-Unis devraient ouvrir une enquête après la divulgation de documents militaires sur l'Irak

Ces document mis en ligne sur le site WikiLeaks avancent que les forces américaines ont tué des civils en Irak et n'ont pas réagi face aux sévices pratiqués par les forces irakiennes, a rappelé mardi le Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme.

Les Etats-Unis ont remis des prisonniers aux autorités irakiennes jusqu'en juillet 2010.

"Ces documents semblent aussi comporter des informations concernant de nombreux exemples tenus secrets au sujet du fait que les forces américaines ont tué des civils à des barrages ou lors d'opérations", écrit Navi Pillay dans un communiqué.

"Les autorités américaines et irakiennes devraient prendre les mesures appropriées pour enquêter sur les allégations contenues dans ces documents et pour traduire en justice les responsables d'assassinats illégaux, d'exécutions sommaires, de tortures et d'autres atteintes graves aux droits de l'homme", poursuit-il.

Le site WikiLeaks a publié vendredi environ 400.000 rapports d'incidents, écrits de 2004 à 2009 par des soldats américains, qui relatent des cas de torture par les forces irakiennes, sur lesquels les Américains auraient fermé les yeux, ainsi que "plus de 300 cas de torture commis par les forces de la coalition", selon le fondateur du site, Julian Assange.

Les documents révèlent aussi que le conflit a fait 109.032 morts en Irak, dont plus de 60% de civils, soit 66.081 personnes. Sur ce total, 15.000 décès de civils n'avaient jusqu'à présent pas été révélés, selon WikiLeaks.

D'autres documents sous le coude ?
Le Pentagone pense que WikiLeaks a entre ses mains d'autres dossiers secrets du gouvernement américain, en plus de ceux récemment rendus public ou évoqués, a déclaré mardi l'un de ses porte-parole.

"Nous avons des raisons de croire qu'ils ont d'autres documents", secrets ou classés confidentiels, a dit à la presse le colonel Dave Lapan, tout en refusant de préciser d'où l'armée américaine tenait cette information, ni les sujets et les pays concernés par ces dossiers.

Le site internet, dans la ligne de mire de Washington et d'autres capitales occidentales, a déjà fait savoir qu'il détenait 15.000 autres rapports et vidéos portant sur la guerre en Afghanistan.