Les Français invités à quitter la Libye en plein chaos
Face au chaos grandissant qui gagne la Libye, la France a rejoint les pays occidentaux qui demandent à leurs ressortissants de quitter le pays. "Compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire, la France demande à ses ressortissants de quitter la Libye. Tous nos ressortissants sont invités à entrer au plus vite en contact avec notre ambassade à Tripoli ", déclare le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
C'est en fait une véritable hémorragie d'étrangers qui touche la Libye. A la suite de l'évacuation du personnel diplomatique américain la semaine dernière par convoi sous protection aérienne, l'Allemagne, la Belgique, malte, la Turquie, l'Espagne, les Pays-Bas ont appelé leurs citoyens à partir. Le Royaume-Uni également, dont un convoi diplomatique a été attaqué ce dimanche, sans qu'il y ait de victime. Il s'agissait d'une tentative de vol de voitures. Mais l'évacuation la plus lourde de conséquences est sans doute celle des Philippins, en particulier des 3.000 médecins et infirmiers qui officient dans les hôpitaux du pays.
Le ministère de la Santé se dit inquiet, d'autant que les conditions de vie de la population se sont gravement dégradées en plus des affrontements : les pénuries d'eau et d'électricité et même de carburant ne sont pas rares.
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Islamistes contre libéraux
Depuis le 13 juillet, les luttes politiques et les combats sporadiques qui émaillent le vie de la Libye depuis la chute du régime de Mouammar Khadafi dégénèrent en guerre civile. Au moins 97 personnes ont été tuées et 400 autres blessés dans les combats entre milices rivales à Tripoli. Ils se concentrent autour de l'aéroport de la capitale et dans des quartiers du sud. Des islamistes alliés aux miliciens de Misrata tentent de reprendre l'aéroport aux miliciens de Zenten. Ces derniers sont considérés comme une émanation armée de la tendance la plus libérale, ils contrôlent plusieurs sites militaires et civils du sud de Tripoli. les libéraux, qui semblent être sortis vainqueurs des élections législatives, se trouvent face à une offensive des islamistes, qui tentent de regagner le pouvoir par les armes.
Nouveau parlement, déjà menacé
Un nouveau parlement doit théoriquement siéger à Benghazi à partir du 4 août. Mais sa mise en place est plus qu'incertaine, car la ville est le théâtre elle aussi de combats quasi-quotidiens entre l'armée et des groupes islamistes. Difficile dans ces conditions pour les futurs élus d'espérer endiguer la violence, assurer la transition démocratique et mettre fin au règne des milices qui mettent le pays en coupe réglée depuis la chute de Khadafi, le renvoyant à une situation quasi féodale.
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