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Les Hopis vont retrouver leurs masques sacrés

Les masques des Indiens Hopis et Apache vendus aux enchères lundi à Paris vont finalement pouvoir rentrer chez eux. Ils ont été achetés par la fondation américaine Annenberg, dans le but de les rendre aux tribus amérindiennes qui les considèrent sacrés.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Christian Hartmann Reuters)

Soulagement pour les Indiens de la tribu Hopi de l'Arizona : les masques "Katsinam", sacrés pour eux, vendus aux enchères lundi à Paris, vont retomber entre leurs mains. La fondation américaine Annenberg les a achetés pour les rendre aux tribus amérindiennes.

Cette fondation basée à Los Angeles a en fait acheté 21 masques Hopis et trois masques Apache san Carlos, pour une somme totale de 530.000 dollars. Seuls deux lots de la vente lui ont échappé, notamment un très beau masque du début du XXè siècle, adjugé 37.500 euros à un collectionneur. 

Un troisième masque a été acheté par Pierre Servan-Schreiber, présent dans la salle, pour le compte d'un mécène américain, qui compte également rendre l'objet à sa tribu. Lui et la fondation américaine se sont coordonnés "pour ne pas nous gêner ", et ne pas trop faire grimper les prix, a expliqué Pierre Servan-Schreiber.

Des masques considérés comme des êtres vivants

Tout est bien qui fini presque bien, donc, alors que cette vente était très controversée. La semaine dernière, l'association de défense des peuples aborigènes Survival International, défendue par Pierre Servan-Schreiber, avait tenté d'empêcher ces enchères mais avait été déboutée. L'ambassade des Etats-Unis à Paris avait aussi demandé, en vain, la suspension de cette vente.

La tribu Hopi de l'Arizona compte environ 18.000 membres. Pour eux, ces masques ont une importance religieuse et spirituelle fondamentale. Portés par des danseurs lors de cérémonies, ils sont considérés comme des êtres vivants. "C'est un grand jour non seulement pour le peuple Hopi mais pour la  communauté internationale dans son ensemble ", a réagi Sam Tenakhongva, un dirigeant culturel de la tribu Hopi, cité dans le communiqué de la fondation Annenberg.

En avril dernier déjà une vente de ce type avait fait grand bruit. "La nécessité d'un authentique dialogue en amont de ces ventes publiques  ainsi que de protections légales plus contraignantes est à nouveau apparue  évidente cette semaine ", souligne l'ambassade des Etats-Unis en France.

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