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Les responsables politiques ont commenté dès mardi soir la désignation de Christine Lagarde à la tête du FMI

Sans grande surprise, les leaders de la majorité ont salué l'arrivée de Mme Lagarde au fonds monétaire internationale là ou d'autres y ont vu le "triomphe d'un système financier mondialisé"."C'est une victoire pour la France", a ainsi commenté l'Elysée dans une déclaration.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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La Française Christine Lagarde a été désignée mardi soir directrice générale du Fonds monétaire international. (AFP - Jim Watson)

Sans grande surprise, les leaders de la majorité ont salué l'arrivée de Mme Lagarde au fonds monétaire internationale là ou d'autres y ont vu le "triomphe d'un système financier mondialisé".

"C'est une victoire pour la France", a ainsi commenté l'Elysée dans une déclaration.

"La présidence française se réjouit qu'une femme accède à cette importante responsabilité internationale", indique encore le texte officiel.

Pour le Premier ministre François Fillon: "Les qualités unanimement reconnues de Christine Lagarde et l'autorité dont elle jouit au plan international lui ont permis de réunir un très large consensus sur sa candidature. Ce choix est un honneur pour la France". "Cette élection intervient à un moment très important pour l'institution, marquée par des évolutions profondes de sa gouvernance et des modalités d'exercice de ses missions, ainsi que par la reconnaissance de son rôle central dans les réflexions sur la réforme du système monétaire international".

"C'est une très grande nouvelle pour la France et pour l'Europe", a pour sa part commenté le secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur, Pierre Lellouche. "A titre personnel, pour avoir une relation d'amitié, complice et ancienne avec Christine Lagarde, je suis très fier d'avoir travaillé à ses côtés au Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. Cette nomination est aussi à mes yeux une grande chance pour le FMI qui bénéficiera de ses compétences reconnues par tous et de sa crédibilité sur les grands sujets financiers internationaux".

Selon François Sauvadet, chef de file des députés Nouveau Centre: "C'est une victoire historique ! Après avoir été la première femme Ministre de l'économie et des finances, Christine Lagarde devient la première femme à la tête d'une organisation internationale". "Elle le doit tout d'abord à son formidable travail depuis 4 ans et surtout à son exemplaire gestion de la crise financière". "Cette élection signe le rayonnement retrouvé de la France sur la scène internationale".

Appréciation fort différente de la part de Nicolas Dupont-Aignan, député et président de Debout la République : "A l'heure où la Grèce s'enfonce dans le chaos sous la pression du FMI et de l'Union européenne, la nomination de Christine Lagarde au FMI est tout un symbole : l'un des pyromanes monte en grade et devient le chef des pompiers". "Ce n'est pas une victoire pour la France mais le triomphe d'un système financier mondialisé et sans contrôle qui trouve en l'ancienne ministre son meilleur avocat". "Les peuples n'y gagneront rien et les Français découvriront vite que loin de servir les intérêts de la France, Lagarde sera, comme elle a toujours été, aux ordres d'une petite oligarchie bancaire".

A gauche
Selon François Hollande, député socialiste de Corrèze: "Christine Lagarde est une Française, elle a des qualités. Je devrais donc me féliciter mais elle n'est pas de la même orientation que son prédécesseur et il faut qu'elle comprenne qu'elle n'est plus ministre de Nicolas Sarkozy". "Nous aurons à travailler avec elle après 2012. Je lui dis 'travaillez avec le souci de la continuité'".

Le commentaire de Malek Boutih, secrétaire national du PS, sur BFM TV était de la même veine: "Maintenant qu'elle a été nommée et qu'elle a obtenu cette fonction, on ne peut lui souhaiter que le succès. On peut dire ce que l'on veut, mais Dominique Strauss-Kahn avait laissé une empreinte très forte au FMI, dans une situation de crise très forte, donc elle a un très gros challenge".

Dans un communiqué, Jean-Luc Mélenchon, eurodéputé, coprésident du Parti de gauche, candidat du Front de gauche à la présidentielle a lui critique cette nomination: "Il n'y a pas de quoi se réjouir de la nomination de Mme Lagarde à la tête du FMI. Nous savons ce qui a convaincu dans son cursus les maîtres de la finance. Ce n'est pas sa nationalité, ce sont ses états de service: avocate d'affaires (...) ancienne administratrice d'une grande banque ING direct, et membre de divers cénacles atlantistes. Ministre de l'Economie en France, elle imposait à son cabinet d'écrire en anglais, sa véritable nationalité idéologique. En France, elle a ainsi été l'agent comptable de la destruction de l'Etat".

Pour le PCF: "Christine Lagarde a finalement été adoubée au poste de directeur général par ses pairs. Comme un symbole, la candidate des banques et des marchés financiers est promue le jour d'une grève générale du peuple grec. Une population qui n'a de cesse de dénoncer la politique initiée par ce même FMI avec la complicité du Conseil Européen. De cette succession il n'y a rien à attendre sinon le pire".

Des commentaires amers du côté des ONG

Des organisations non gouvernementales ont estimé que la désignation de Christine Lagarde reflétait la perpétuation d'une domination occidentale surannée.

"Ce simulacre de processus de nomination porte préjudice à la crédibilité du FMI", a affirmé l'organisation de lutte contre la pauvreté Oxfam dans un communiqué.

Elle a demandé que soit publié le verbatim de l'audition de Mme Lagarde à Washington le 23 juin, ce qui permettrait "de savoir ce à quoi elle s'est engagée devant le conseil d'administration et quelles seront les priorités effectives du FMI sous sa direction".

Oxfam fait partie de la trentaine d'ONG qui avaient créé dès le 12 mai, soit deux jours avant l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn, un blog appelé "IMFboss" ("patron du FMI") sur la succession au Français.

On y lit que Mme Lagarde a remporté un sondage auprès des internautes pour connaître "le pire candidat", avec "33,71% des votes".

Soren Ambrose, militant au sein d'Action Aid Kenya et d'autres ONG, y a ironisé sur le soutien tardif des Etats-Unis à la Française, rendu public mardi matin.


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