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Libération des otages français : la méthode Hollande

Depuis le début de son quinquennat François Hollande a annoncé la libération et a accueilli 17 otages français. Un succès qu’il doit à une méthode qu’il a imposé : laisser les acteurs locaux faire leur travail, sans intervenir.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (François Hollande annonce la libération de Serge Lazarevic © Maxppp)

François Hollande a annoncé ce mardi la libération de Serge Lazarevic, retenu au Sahel depuis trois ans. Depuis le début de son quinquennat, il en aura annoncé des libérations, et il en a accueilli des otages libérés. 17 en tout. A commencer par la famille Moulin Fournier un couple avec ses quatre enfants et l’oncle enlevés par la secte islamiste Boko Haram au Cameroun libérés après deux mois en avril 2013. Idem pour le père Vandenbeush aux mains de Boko Haram libéré un mois et demi plus tard dernier jour de l’année 2013.

On peut citer aussi la libération de quatre journalistes otages en Syrie Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torres libérés le 19 avril 2014. Il y a surtout eu le 30 octobre la libération surprise de ceux qu’on appelle les otages d’Arlit après trois ans de détention au nord Niger. 

Une "Françafrique améliorée"

Y a-t-il une méthode Hollande pour réussir autant de libérations ? Oui répond sur France Info le spécialiste du terrorisme Mathieu Guidère. "Il y a une méthode Hollande basée sur des acteurs locaux, c’est-à-dire sur la délégation de la totalité du processus de négociation, de détection, identification des acteurs, marchandage et négociation ".

 

Des acteurs donc strictement "locaux " sans intervention de Paris et "sans les acteurs que l’on connaissait auparavant ", précise le spécialiste qui estime qu’il s’agit "d’une version améliorée de la Françafrique puisque l’on s'appuie sur les présidents à vie africains et avec leurs connexions mais on s’interdit d’avoir des intermédiaires qui pourraient court-circuiter le processus ". Une méthode "très artisanale mais très efficace ".  

 

Dorothée Moisan, journaliste de l'Agence France Presse auteur deRançons : enquête sur le business des otages , souligne quant à elle "dans le communiqué de François Hollande, les autorités malienne et nigérienne ont été mises en avant comme s'il avait besoin de les remercier ". D'où vient l'argent ? Cela a un peu changé depuis deux ans : "Depuis l'arrivée de François Hollande au pouvoir, la France a changé sa politique, a décidé de ne plus verser de rançon venue des caisses de l'Etat français ", dit Dorothée Moisan.

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