Les putschistes, isolés, poursuivent leur offensive au Mali
Les militaires putschistes, de plus en plus isolés par nombreux appels au retour à l'ordre constitutionnel poursuivent leur "offensive" et le sort du président renversé Amadou Toumani Touré reste incertain.
Les militaires putschistes, de plus en plus isolés par nombreux appels au retour à l'ordre constitutionnel poursuivent leur "offensive". Les condamnations du coup d'etat se multiplient et a Bamako, la capitale, le pain et le carburant commencent à manquer à Bamako, selon des témoignages d'habitants.
Vendredi 23 mars 2012, des informations contradictoires circulaient sur la situation à Bamako, en lien avec une brève interruption du signal de la télévision publique sous contrôle des putschistes. Des rumeurs donnaient le capitaine Amadou Sanogo, le chef de la junte, arrêté ou mort. "Tout va bien", ont finalement annoncé les rebelles dans une déclaration télévisée vers 19h30 assurant que la situation était sous contrôle.
Un groupe touareg près à prendre de Kidal
Selon l'AFP, un groupe islamiste armé touareg a affirmé qu'il s'apprêtait à prendre Kidal, une des villes les plus importantes du nord-est du Mali.
Ce mouvement, qui veut appliquer au Mali la charia (loi islamique) par "la lutte armée", a déjà revendiqué le contrôle des localités de Aguelhok, Tessalit et Tinezawaten (nord-est) et annonce "la prise imminente" de Kidal, chef lieu de la région.
Le sort d'Amadou Toumani Touré
L'incertitude règne encore concernant le sort d'Amadou Toumani Touré et des dirigeants de son régime. "Ils sont sains et saufs" et seront "prochainement remis à la justice malienne", a affirmé le chef des putschistes à l'AFP vendredi tout en refusant de révéler l'endroit où ils étaient gardés. On ignore notamment s'il est protégé par des militaires loyalistes, comme l'assurait jeudi son entourage ou s'il est prisonnier des soldats qui ont pris le pouvoir.
Dans une interview à la BBC, le capitaine Sanogo a indiqué ne pas avoir l'intention de rester au pouvoir et qu'il se retirerait lorsqu'il serait assuré que l'armée sera en mesure de sécuriser le pays.
Bientôt une délégation de l'Union Africaine dans le pays
A cinq semaines du premier tour de la présidentielle prévu le 29 avril, le coup d'Etat a été condamné dans une déclaration commune par 12 des principaux partis politiques maliens, fragilisant la position des putschistes. L'Union africaine a décidé de suspendre le Mali de toute participation à ses activités et l'envoi à Bamako d'une mission conjointe avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest.
Washington a prévenu que l'aide économique et militaire de 70 millions de dollars (près de 53 millions d'euros) versée au Mali risquait d'être compromise si les responsables du coup d'Etat ne rétablissaient pas l'ordre constitutionnel.
L'Union européenne a de son côté "fermement" condamné le coup d'Etat et décidé "de suspendre temporairement les opérations de développement" sauf l'aide humanitaire. A la frontière Côte d'Ivoire-Mali des dizaines de camions attendaient vendredi en pleine chaleur de pouvoir passer, certains remplis de denrées périssables, selon un journaliste de l'AFP.
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