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Mer de Chine méridionale : le tribunal de La Haye donne tort à la Chine

La Cour permanente d'arbitrage de La Haye a estimé ce mardi que la Chine n'avait pas de "droits historiques" sur la majorité des eaux stratégiques de la mer de Chine méridionale. Elle donne donc raison à Manille.
Article rédigé par Dominique André
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Des soldats de l'armée chinoise patrouillent sur une île de l'archipel Spartleys, en mer de Chine méridionale, revendiquée par les Philippines © Reuters/ China Stringer Network)

Ce jugement était très attendu par les pays de la région, qui sont très inquiets des revendications du régime chinois sur la mer de Chine méridionale. Pékin y multiplie les constructions d’îles artificielles dans des eaux riches en hydrocarbures et où transite une grande partie du commerce mondial. 

Pour Manille, les actions de la Chine devaient être jugées illégales

Cela fait trois ans que l’archipel des Philippines a saisi la CPA de la Haye pour que les revendications de la Chine dans cette grande zone maritime soient  jugées illégales. Problème : pour Pékin, c'est la mer de Chine du sud, et pour Manille, la mer des Philippines de l’ouest. La Chine s’appuie sur une délimitation apparue sur des cartes datant de 1940, mais pour les Philippines, elles n’ont aucune valeur. Ces dernières veulent que leurs eaux territoriales soient reconnues.

Pékin n'a pas de droits historiques en mer de Chine

La Cour permanente d'arbitrage a jugé que la Chine n'avait pas, historiquement, de raison valable de revendiquer les eaux de la mer de Chine méridionale. Les revendications chinoises sur cette vaste zone maritime, découlant de la "ligne des neuf traits", ne reposent donc sur aucune base légale. Et qu'aucune des îles de l'archipel des Spratleys ne peut conférer à la Chine une zone économique spéciale.

La Chine a fait savoir qu'elle ne respecterait pas la décision de La Haye

L’affaire est suivie de près par les autres pays riverains demandeurs, selon la chercheuse Yanmei Xie de l’International Crisis Group. "Si la Chine continue d’ignorer et de défier les règles, cela envoie un message selon lequel la Chine préfère s’imposer par la force plutôt que par la loi, assure-t-elle. Pour la plupart des pays de la région qui sont plus petits et moins développés que la Chine, cela les terrifie parce que dans la négociation, en cas de problème avec une grande puissance, les petits pays veulent pouvoir saisir une troisième partie pour arbitrer. "

La Chine a déjà fait savoir qu’elle ne respecterait pas la décision de La Haye. Le bras de fer qui oppose la Chine aux Philippines alliées des Etats-Unis pourrait s’aggraver.

  (Mer de Chine méridionale)
 

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