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Mineurs clandestins : Obama tente de dissuader les parents

Depuis octobre 2013, 57.000 mineurs seuls ont été interpellés à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. En visite au Texas, le président américain a exhorté mercredi les parents d'Amérique centrale à s'abstenir d'envoyer leurs enfants illégalement aux Etats-Unis.
Article rédigé par Agathe Ranc
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (La police des frontières américaine près du Rio Grande, au Texas en 2013 © MAXPPP /EPA)

Depuis le mois d'octobre 2013, 57.000 enfants non accompagnés ont été interpellés à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.  Et, d'après des chiffres du gouvernement américain, le nombre d'enfants seuls qui se seront présentés à la frontière durant l'année fiscale en cours (d'octobre 2013 à octobre 2014) devrait atteindre 70.000.

La plupart de ces mineurs ne sont pas mexicains : ils viennent en grande majorié du Guatemala, du Honduras et du Salvador, et se rendent aux Etats-Unis en passant par le Mexique pour échapper à la pauvreté, pour rejoindre une partie de leur famille déjà sur place ou pour fuir la violence des gangs. En juin, 32 enfants on été tués au Honduras.

"Un périple extrêment dangereux "

Barack Obama, lors d'une visite à Dallas au Texas mercredi, a tenté de convaincre les parents de ne pas tenter d'envoyer seuls leurs enfants. "Leur parents doivent savoir que c'est un périple extrêment dangereux ", a tenté de prévenir le président américain rappelant aussi qu'il est "très preu probable que leurs enfants soient autorisés à rester ".

Selon l'administration américaine, les migrants pensent que les enfants sont traités avec plus d'indulgence à la frontière. En 2013, les Etats-Unis ont en effet expulsé seulement un cinquième du nombre d'enfants des pays d'Amérique centrale reconduits hors des Etats-Unis en 2008.

Facteur économique ou laxisme

A Washington, les Républicains, qui sont majoritaires à la chambre des représentants, tiennent Barack Obama pour responsable de l'afflux de clandestins. Sa décision en 2012 de régulariser des centaines de milliers de jeunes sans-papiers en leur proposant des permis de travail de deux ans renouvelables a eu pour effet selon eux de créer un appel d'air. L'administration Obama se défend : la cause principale de l'augmentation du nombre de clandestins mineurs sont les difficultés économiques que connaissent leurs pays d'origine, et pas la politique américaine en matière d'immigration.

Reste que la situation, qualifiée par Barack Obama d' "urgence humanitaire ", ne peut pas durer. Si les enfants mexicains arrêtés à la frontière peuvent être raccompagnés rapidement dans leurs pays, la situation est plus compliquée pour ceux qui ne font que passer par le Mexique, et qui doivent être pris en charge à leur arrivée aux Etats-Unis par des centres d'hébergement du département de la Santé. Mais face à l'augmentation du nombre de migrants, les lits manquent et la durée des procédures s'allonge.

Renforcer la frontière ou mieux accueillir les migrants

Pour Rick Perry, le gouverneur texan qui a reçu Barack Obama à Dallas, ainsi que pour ses amiss républicains, la frontière doit être sécurisée par des patrouilles afin d'empêcher l'entrée sur le territoire des migrants, mineurs ou non.

Pour Barack Obama, il faut faire en sorte que les mineurs soient mieux accueillis. Ainsi, lors de sa visite dans l'état du sud, le président a demandé au Congrès d'approuver rapidement une enveloppe d'urgence de 3,7 milliards de dollars pour répondre à l'afflux de clandestins. Une enveloppe qui permettrait selon l'exécutif américain d'augmenter les capacités d'arrestation et de détention des clandestins, d'accélérer les expulsions des adultes mais aussi de renforcer les services aux enfants seuls.

D'après des chiffres du gouvernement américain, le nombre d'enfants seuls qui se seront présentés à la frontière durant l'année fiscale en cours (d'octobre 2013 à octobre 2014) devrait atteindre 70.000.

Mineurs et clandestins à la frontière américaine : le reportage de Coralie Garandeau à Tucson, Arizona.

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