Afghanistan : les femmes mises à l'écart de la société
Après leur prise de pouvoir, les Talibans avaient annoncé que la condition des femmes serait un élément important de leur gouvernance. Mais elles sont désormais marginalisées et ne peuvent plus exercer leurs professions.
"Je n’ai jamais porté de burka dans le passé. Mais je suis obligée de le faire pour ma sécurité. Quand je porte ça, je me sens prisonnière", confie Zubaida Sahar, une icône du cinéma afghan. Elle se cache parce que tous les Afghans connaissent son visage et parce qu’elle a peur. Depuis l’arrivée des Talibans, elle sort le moins possible pour ne pas se retrouver face aux islamistes qui ont pris le pouvoir il y a plus de trois mois. Elle a joué dans des films produits par des Américains, des Français et des Allemands, campant régulièrement des rôles de mère. On l’appelle la "maman du cinéma afghan".
Vie marginale dans la peur
"J’étais la super-maman du cinéma, dans les salles on m’applaudissait. J’ai reçu beaucoup de prix et maintenant, que suis-je devenue ? Abandonnée chez moi. J’ai vendu ce que je pouvais pour nourrir mes enfants", explique-t-elle. Plus aucun film n’est tourné, les Talibans détestant les séries et les actrices exposées au regard des hommes. Recherchée, Zubaida Sahar affirme qu’elle sera tuée si on la retrouve : "J’ai joué dans des films très anti-Talibans". Comme elle, des artistes, chanteuses magistrates, policières et militaires vivent à Kaboul dans la terreur.
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