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Arabie Saoudite : l'épouse du blogueur Raïf Badawi s’agrippe à l’espoir

La Cour suprême d’Arabie Saoudite a confirmé la peine de 10 ans de prison et 1000 coups de fouet contre Raïf Badawi. Le blogueur, condamné pour «insulte a l’islam» n’a pas été été fouetté vendredi 12 juin 2015. Son épouse Ensaf se dit soulagée et continue de demander sa libération.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'épouse de Raïf Badawi brandit un portrait de son époux, lors d'une manifestation pour sa libération à Montréal, en janvier 2015. (AFP / Clément Sabournin)

Cela fait près de six ans qu’Ensaf Haidar n’a pas vu son mari.
Réfugiée avec ses trois enfants au Québec, au Canada, elle se contente d'appels téléphoniques de quelques minutes une à deux fois par mois.

Mais depuis la décision de la Cour suprême saoudienne, elle n’a pas eu de ses nouvelles. A-t-il été informé de la décision? A-t-il le moral? Est-il en bonne santé? Ces interrogations la hante, mais elle n'a aucune réponse. «Malheureusement, je n'ai pas pu encore lui parler», a-t-elle répondu à Géopolis. Choquée et déçue, elle espérait vraiment une amnistie pour son mari emprisonné depuis trois ans. Mais ce qui l'inquiète le plus, c'est la reprise des séances de flagellation.

Une campagne qui dérange 
Le cas de Raïf Badawi, condamné en novembre 2014 à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet, a suscité l'indignation internationale, notamment avec les 50 premiers coups de fouet qu'il a reçus en janvier sur une place publique de Djedda. Depuis, l'ONU, Washington, l'Union européenne, le Canada, la France et de nombreux pays demandent l'arrêt de ce châtiment. Mais l'Arabie Saoudite s'agace et rejette: elle dénonce une «ingérence dans son système judiciaire indépendant».

«Je ne pouvais pas rester sans rien faire»
Cette campagne médiatique porterait-t-elle préjudice à Raïf Badawi? «Je ne sais pas, mais je ne pouvais pas rester sans rien faire ni rien dire. Mon but est de libérer mon mari, un homme pacifiste et innocent et je ne veux en aucun cas nuire à mon pays où à qui que ce soit», précise sa femme Ensaf. Laquelle affirme aussi que plusieurs intellectuels saoudiens ont dénoncé cette sentence et continuent de le faire.

L'épouse de Raïf Badawi a quitté l'Arabie Saoudite avec ses enfants en 2009 et rêve depuis de retrouvailles familiales: «Je n'ai jamais perdu l'espoir, pas un seul jour.»  

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