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Irak : l'ONU dénonce l'utilisation d'enfants dans des attentats-suicides

L’Etat islamique sème la terreur en Irak. Depuis la proclamation du califat fin juin, les méthodes sanglantes des djihadistes ont fait le tour du monde. Aujourd’hui, c’est leur traitement des enfants qui fait débat.
Article rédigé par Camille Wormser
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
A partir d'une dizaine d'années, les jeunes garçons sont enrôlés dans l'armée djihadiste en tant que combattant ou personnel de soutien. (AFP/AHMAD AL-RUBAYE)

Près de 700 enfants tués ou mutilés en Irak depuis le début de l’année dont certains dans des attentats-suicides. C’est le triste bilan que dresse Leila Zerrougui, représentante spéciale de l’ONU pour les enfants et les conflits armés.

Auditionnée par le Conseil de sécurité, elle décrit pour la première fois, l’utilisation des enfants dans les rangs de l’armée djihadiste. Enrôlés dès leur plus jeune âge, les jeunes garçons sont choisis pour « transporter des armes, garder des endroits stratégiques et arrêter des civils ». Pire, ils se voient forcer de « participer à des attentats-suicides ».

Selon une organisation des droits de l'homme kurde, l'Etat islamique aurait enlevé 100 enfants d'un orphelinat de l'est de Mossoul ces derniers jours. Âgés de 6 à 10 ans, ces jeunes subissent quotidiennement un véritable « lavage de cerveau », obligés d'assister à des scènes de lapidations ou de crucifixions perpétrées en place publique.

Ils sont également formés au combat dans des camps d'entraînement, comme à Rakka, la capitale proclamée du califat. Les terroristes leur donnent  « de grandes poupées et des couteaux pour leur apprendre à décapiter ». Des situations dramatiques sur lesquelles l'Organisation des Nations unies mène l'enquête.
 
Une vingtaine de pays incriminés
Dans son rapport annuel pour 2013, publié en juillet de cette année, l’organisation recense, en plus de l’Irak, une vingtaine de pays où des exactions sont commises contre des enfants. Nigéria, Libye, Mali, République centrafricaine, Syrie, Afghanistan ou encore Israël, ces zones de conflits sont toutes le théâtre de recrutements de mineurs comme combattants. Une situation qui horrifie la représentante de l’ONU, qui accuse sept armées nationales et 50 groupes d’utiliser des enfants-soldats.

L'utilisation de jeunes garçons âgés de moins de 15 ans par des groupes armés est formellement interdite par le droit international. Selon les Conventions de Genève, signées en 1949, « les belligérants ne doivent pas utiliser des enfants dans les conflits et les empêcher de prendre part aux hostilités ». En cas de non-respect de ces règles, les parties seront jugées pour crimes de guerre. 

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