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Nigéria : manifestations pour demander la libération des lycéennes

Des centaines de personnes ont manifesté lundi à Abuja et à Lagos, au Nigeria, pour demander aux forces de sécurité de redoubler d'efforts afin de libérer plus de 200 lycéennes. Elles  enlevées il y a trois semaines dans le nord-est du pays par la secte islamiste Boko Haram qui menace de les vendre comme esclaves. 
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Akintunde Akinleye Reuters)

"Ce n'est qu'un début. Tant que les jeunes
filles ne seront pas libérées, nous continuerons à manifester. Nous nous mobiliserons
de plus en plus
", a expliqué Charlotte Obidairo, responsable de l'ONG
"Youth Empowerment and Development Nigeria". Ce lundi, des centaines
de personnes ont manifesté au Nigéria pour réclamer la libération de plus de
200 lycéennes. Elles ont été enlevées il y a trois semaines par la secte
islamiste Boko Haram.

Le chef de Boko Haram, dans une vidéo diffusée
lundi, menace de vendre comme esclaves et de marier de force les lycéennes, enlevées
le 14 avril à Chibok, dans l'Etat de Borno.

"J'ai enlevé vos filles. Je vais les vendre au
marché
", a déclaré dans cette vidéo Abubakar Shekau, devant un véhicule blindé,
avec à ses côtés deux militants masqués brandissant des fusils d'assaut AK-47. "Allah m'a donné instruction de les vendre.
Elles sont sa propriété et je suivrai ses instructions
", ajoute-t-il. "Boko
Haram" signifie en langue haoussa "l'éducation à l'occidentale est un
péché". Dans son message, Shekau fait référence au fait que les jeunes
filles enlevées suivaient une éducation occidentale.

Transfert des adolescentes dans des pays voisins 

Dimanche, les autorités nigérianes ont arrêté l'organisatrice
d'une manifestation la semaine dernière à Abuja, la capitale, en faveur de la
libération des lycéennes, une mesure qui n'a fait qu'attiser la colère des
protestataires. Naomi Mutah Nyadar a été interpellée juste après avoir rencontré
avec d'autres manifestants l'épouse du président Goodluck Jonathan Patience.
Elle a été conduite au commissariat d'Asokoro, près de la résidence
présidentielle, et a été libérée.

Les Etats-Unis
ont affirmé ce lundi que de nombreuses lycéennes étaient probablement sorties
du pays. Diverses sources de l'Etat de Borno ont
évoqué le possible transfert des adolescentes vers le Tchad et le Cameroun voisins,
où elles auraient été vendues pour 12 dollars chacune. Ces informations n'ont
pas pu être confirmées pour l'instant.

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