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Nigeria : mouvement de grève et menace sur la production de pétrole

Le Nigeria est paralysé depuis lundi par une grève générale. Les habitants protestent contre une hausse des prix du carburant, liée à la suppression par le gouvernement début janvier d'une subvention. Le principal syndicat nigérien du secteur pétrolier lançait aujourd'hui un appel à l'arrêt complet de la production à partir de dimanche.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Akintunde Akinleye Reuters)

Au quatrième jour de grève générale au Nigeria, le principal syndicat
pétrolier menace toujours de cesser la production de pétrole à partir de
dimanche prochain. Le syndicat espère ainsi de faire plier le gouvernement du
premier producteur et exportateur africain d'hydrocarbures. Seule nouveauté de
la journée, cette réunion entre les différents acteurs du dossier, à savoir
compagnie pétrolière, gouvernement et syndicat. Réunion qui pour le moment n’a pas
débouché sur la moindre avancée.

Un conflit qui a commencé en janvier dernier

Le 1er janvier dernier, prétextant des économies et le financement
d'infrastructures, le gouvernement a supprimé les subventions sur les
importations de carburant. Cela a entraîné le doublement des tarifs dans le
pays : de l'équivalent de 0,35 euro le litre à 0,73 euro. Les prix des
transports et de l'alimentation ont également fortement augmenté. Les habitants
dénoncent la suppression du seul bénéfice qu'ils tiraient de la production
pétrolière du pays, et demandent le rétablissement de ces subventions. Car
malgré la richesse du Nigeria en pétrole, la majorité des 160 millions
d'habitants vivent avec l'équivalent de moins de 1,55 euros par jour.

Des milliers de manifestants et des menaces pour bloquer la production de pétrole

Pour protester, depuis lundi, des dizaines de milliers de manifestants sont
descendus dans les rues des principales villes du pays dont la capitale
économique du pays, Lagos (sud-ouest), et la capitale politique, Abuja
(centre). Les manifestations ont été accompagnées de violences à Lagos, Kano
(nord), et Minna (centre), qui ont fait au total dix morts en trois jours.
Ajouter à cela la multiplication des violences religieuses et ethniques dans
différentes régions, ainsi que la division entre un nord essentiellement
musulman et un sud majoritairement chrétien, la situation fait craindre une
plongée du pays dans le chaos.

Aujourd'hui l'ONU a indiqué que le groupe
islamiste Boko Haram pourrait être déclaré coupable de "crimes contre
l'humanité". Il a revendiqué une grande partie des attaques qui ont fait
plus de 140 morts dans le pays depuis Noël.

 

 

 

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