Nintendo annonce des résultats catastrophiques pour le 1er semestre. Son chiffre d'affaire s'effondre de 40,6%.

Le groupe est victime d'une chute de popularité de ses produits et de la flambée concomitante de la monnaie japonaise.

Nintendo, géant japonais du jeu vidéo depuis des années accuse le coût. Il déplore une perte nette de 70,27 milliards de yens (640 millions d'euros) et d'un déficit d'exploitation de 57,35 milliards (521 millions d'euros) sur un chiffre d'affaires qui est tombé à 215,74 milliards (1,95 milliard d'euros) après avoir déjà cédé 34% un an auparavant.

La dégringolade dure depuis deux ans. Les revenus et les profits de l'entreprise s'écroulent. Les consoles, contrairement au passé glorieux de la marque dans les années 90, ne font plus l'unanimité auprès des acheteurs. La PS3 de Sony ou encore la Xbox de Microsoft sont préférées. De plus, la mode se tourne vers les téléphones portables "couteaux-suisses" du type iPhone de l'américain Apple pour lesquels existent des milliers de divertissements et de mini jeux vidéos, dont certains gratuits.

La dernière machine de poche de Nintendo, la 3DS, dotée d'un écran avec rendu tridimensionnel visible sans lunettes, n'est pas le succès espéré. La baisse importante de prix consentie depuis quelques semaines a certes permis d'améliorer la situation mais pas au point attendu. Nintendo compte surtout à présent sur une extension du catalogue de jeux. Le groupe n'a vendu que 2,13 millions de 3DS au Japon depuis son lancement le 26 février et un peu plus de 4,5 millions à l'étranger, soit un total de quelque 6,7 millions dont environ 3 millions sont pris en compte dans l'exercice en cours.

La Wii ne séduit plus

Par ailleurs, la console de salon Wii est aussi à la peine, dans l'attente de la prochaine version, Wii U, attendue en 2012. Seulement 3,35 millions d'exemplaires ont été achetés en six mois, soit 1,62 million de moins que l'année dernière dans le même laps de temps. Confronté à une situation critique, Nintendo a encore révisé jeudi en très forte baisse ses prévisions de résultats financiers pour l'ensemble de l'exercice.

La maison mère du plombier Mario et des Pokemon, qui escomptait un profit net annuel de 20 milliards de yens (180 millions d'euros) grâce à ses créations ultra-populaires, pense désormais terminer sur une perte nette annuelle du même montant, une première.