La Suède participe pour la première fois à un vaste exercice militaire de l'Otan en Arctique

Un exercice militaire de l'Otan rassemblant 20 000 soldats en provenance de 13 pays débute dimanche en Arctique. La Suède n'est pas encore officiellement membre de l'alliance mais va y participer.
Article rédigé par franceinfo - Carlotta Morteo
Radio France
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L'exercice Nordic Response commence en Suède le 3 mars 2024 (MELANIE AQIQI)

Depuis janvier, une série d'exercices militaires de l'Otan ont lieu en Europe. Il s'agit de la plus grande opération d'entraînement et de défense conjointe entre alliés depuis la fin de la Guerre froide. Au total, 90 000 soldats sont impliqués. Dans ce cadre, l'exercice Nordic Response commence dimanche 3 mars dans l’Arctique. Pour la première fois, la Suède va y participer. Le pays n'est pas encore officiellement membre de l'Alliance mais Stockholm engage 4 500 soldats dans cet exercice et met son territoire à disposition de l’Otan.

La zone d’entraînement s’agrandit ainsi de plus de 500 kilomètres carrés, des aéroports et des bases militaires suédois seront investis par les troupes de l’Alliance et une partie de l’infrastructure logistique (les routes, le rail) qui lie la Norvège, la Suède et la Finlande pourra être testée par les alliés. Pour les 20 000 soldats en provenance de 13 pays, ce sera l’occasion de s’entraîner sur l’ensemble de la Laponie occidentale. Ce sera aussi le tout premier test d’une opération de défense aérienne conjointe entre tous les pays nordiques, dans un cadre otanien. La Norvège, la Finlande et la Suède sont très intégrées d’un point de vue aérien puisqu’elles s’entraînent ensemble depuis 2009 de manière quasi hebdomadaire. Cet exercice sera donc l’occasion de le montrer aux alliés.

Une zone nordique aux commandements différents

Nordic Response est aussi l’occasion d’examiner le niveau d’interopérabilité des forces terrestres et navales, et pour tous les pays du "Sud", notamment la France, de s’entraîner dans une région aux conditions climatiques rudes, cet environnement arctique que l’ennemi russe - jamais nommé mais bien dans tous les esprits - connaît très bien.

Quand on regarde une carte, on comprend que l’entrée de la Suède dans l’Otan était la pièce manquante du puzzle dans la région puisque le pays se trouve au centre. Mais si cela fait sens d'un point de vue géostratégique, cette zone nordique si unie sur le terrain est toutefois divisée au sein de la structure de l’institution de l'Otan puisque la Norvège est sous le commandement de Norfolk, aux États-Unis, tandis que la Finlande et le Danemark sont incorporés à Brunssum, aux Pays-Bas. La question est maintenant de savoir si l’entrée de la Suède dans l’Otan ne doit pas conduire à une nouvelle architecture sécuritaire pour la région, pour que l’ensemble des pays nordiques soient de fait sous un commandement intégré. Pour l’instant, ce n’est pas tranché.

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