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11 novembre 2004, mort d'Arafat : retour en 10 dates sur la vie d'un combattant

Yasser Arafat est mort il y a dix ans à Paris, le 11 novembre 2004, dans des conditions toujours jugées suspectes par certains. La figure du leader historique du peuple palestinien est commémorée en Cisjordanie alors que sur le terrain jamais la situation n’est parue aussi bloquée entre Israéliens et Palestiniens. Retour en 10 dates sur le combattant devenu chef d'un Etat sans frontières.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Signature des accords d'Oslo entre Arafat et Begin en septembre 1993, en présence de Bill Clinton. (J. DAVID AKE / AFP)

L'Etat palestinien n'existe toujours pas 10 ans après la mort de Yasser Arafat qui symbolisa la lutte des Palestiniens. Quelques mois après une guerre sanglante dans la bande de Gaza, la situation est toujours aussi tendue entre Palestiniens et Israéliens. Les discussions sont au point mort. Les violences se multiplient dans Jérusalem et aucune solution politique ne semble se dessiner. Nous sommes loin de la poignée de main historique entre Rabin et Arafat.

1959:  Yasser Arafat fonde au Koweït le mouvement nationaliste palestinien Fatah (acronyme inversé de Mouvement de Libération de la Palestine) , qui  déclenche en 1965 la lutte armée contre Israël.  Arafat, né le 4 août 1929 au Caire, avait rejoint à 17 ans les groupes armés palestiniens qui lancent pendant les années 60 et le début des années 70 de nombreuses opérations contre le territoire israélien. 

1969 : Arafat est élu sous son nom de guerre d'Abou Ammar à la tête de  l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), créée en 1964 à Jérusalem. Cette organisation est composée de plusieurs organisations palestiniennes, dont le Fatah (le mouvement d'Arafat), le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP). Ces organisations sont toutes laiques et pour certaines d'entre elles d'inspiration marxiste.

Yasser Arafat à la tribune de l'Onu en 1974 (AFP)

13 novembre 1974: Arafat à la tribune de l'ONU à New York.  Il prononce la fameuse phrase «Je suis venu  porteur d'un rameau d'olivier et d'un fusil de révolutionnaire, ne laissez pas  tomber le rameau de ma main».

Yasser Arafat quitte Beyrouth assiégé par les Israéliens. Un enfant lui tend un rameau d'olivier. (AFP)

 
Août 1982 : Arafat quitte Beyrouth assiégé par les Israéliens. Ce départ symbolise la fin du combat militaire des feddayins palestiniens contre Israël. Déjà en 1970, les combattants palestiniens avaient subi une défaite en Jordanie où les mouvements révolutionnaires palestiniens avaient mis à mal la souveraineté du royaume hachémite. Le départ d'Arafat et des forces armées de l'OLP sera suivi du massacre de Sabra et Chatila.


2 mai 1989:  Lors d'une visite à François Mitterrand en France, Arafat  déclare «caduque» la charte de l'OLP selon laquelle  «la lutte armée est la seule voie pour la libération de la Palestine».  Quelques mois auparavant, le 15 novembre 1988, le Congrès national palestinien (CNP) avait proclamé symboliquement à Alger un Etat palestinien indépendant avec Arafat comme président.

13 septembre 1993: poignée de main historique à la Maison Blanche avec le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin en signant la Déclaration de principe sur l'autonomie palestinienne négociée en secret à Oslo. L'image paraît aujourd'hui lointaine tant l'espoir né des accords d'Oslo se sont évanouis. La période d'optimisme né de cet accord est symbolisé en 1994 par l'attribution du prix Nobel de la Paix à Arafat, Rabin Rabin (assassiné par un juif extrémiste en novembre 1995) et Peres.



1er juillet 1994: retour triomphal en terre palestinienne après 27 ans d'exil. Il forme à Gaza un gouvernement autonome, l'Autorité palestinienne, dont  il sera élu président en 1996. Après la mort de Rabin, le processus d'Oslo s'enlise. Palestiniens et Israéliens s'accusent mutuellement de ne pas respecter leurs engagements. Le journaliste du Monde Benjamin Barthe résume ainsi l'après Oslo: «le problème, c'est, d'une part, que les Israéliens ont interprété ces accords de la manière la plus restrictive qui soit. Ils ont délibérément retardé l'application de certains points et refusé, sous couvert de sécurité, d'en appliquer beaucoup d'autres. La poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, fondamentalement incompatible avec la construction d'un Etat palestinien, est la principale violation de l'esprit d'Oslo. Les Palestiniens, malheureusement, ont alimenté l'intransigeance et les peurs israéliennes avec la vague d'attentats des années 1990, et puis de la seconde intifada».

Rencontre Mitterrand Arafat en 1993 (MICHEL GANGNE / AFP)

janvier 1996 : Le président Arafat se rend à la cérémonie d'hommage au président Mitterrand, mort quelques jours plutôt. Une sorte de reconnaissance du combattant Palestinien au président français qui par deux fois lui avait permis de quitter le Liban grâce à l'armée française. François Mitterrand avait aussi reçu Arafat à Paris en 1989 et avait été l'un des premiers à plaider pour un Etat palestinien lors d'un voyage en Israël en1982 

3 décembre 2001: Après l'échec des négociations de Camp David sur la question de Jérusalem et des frontières, et la reprise de l'intifada, marquée par une série d'attentats, Israël confine Arafat à Ramallah (Cisjordanie). La présidence palestinienne est quasi détruite dans l'offensive massive menée par Israël en Cisjordanie lancée le 29 mars 2002. 

Hommage à Arafat dans les rues de Gaza le 11 novembre 2014, jour anniversaire des dix ans de sa mort. (ASHRAF AMRA / ANADOLU AGENCY/ AFP)


11 novembre 2004: à 75 ans, Arafat  meurt à Paris où il a été  hospitalisé le 29 octobre après une brusque dégradation de son état de santé.  Le 17 novembre, Paris dément implicitement l'hypothèse d'un empoisonnement à la  suite de rumeurs mettant en cause Israël. Des prélèvements  effectués sur la dépouille d'Arafat  le 27  novembre 2012 sont répartis entre trois équipes d'experts suisse, française et russe. En 2013, les équipes russe et française excluent tout empoisonnement au polonium, contrairement aux Suisses. 

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