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Gaza: le suicide, seule issue au désespoir

Guerres à répétitions, blocus, pénuries en tout genre… la bande palestinienne de Gaza est depuis plus de 8 ans une prison à ciel ouvert. La situation humanitaire est catastrophique et le désespoir fait bondir le nombre de suicides.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un bâtiment détruit à Gaza. (AFP/ Mahmoud Hams)

  
La mort-aux-rats, un poison bon marché pour le suicide du pauvre …
A l’hôpital Al-Shifah de Gaza, les malades soignés pour ce genre d’intoxication sont de plus en plus nombreux. Au moins 30 par mois, selon des sources hospitalières cités par Gaza on line (arabe). Les médecins s’alarment de l’augmentation du nombre de personnes ayant ingéré ce produit pour mettre fin à leurs jours.

Tabou et déni
En 2009, une centaine de tentatives de suicide avaient été recensées à Gaza mais ce chiffre a quadruplé en trois ans, selon le site palestinien. Combien y en a-t-il aujourd’hui ? Il est impossible d’obtenir des chiffres précis. L’islam condamne le suicide et la question reste taboue. Les familles refusent d’admettre qu’un des leurs a voulu mettre fin à ses jours et les institutions ne communiquent pas de chiffres.
 
Un phénomène nouveau
Le coordonateur du groupe de défense des droits de l’Homme Mezan met en garde contre un phénomène nouveau qui menace la société palestinienne: «Avant, il y avait un cas de suicide par an alors que maintenant ce nombre augmente sans cesse et il s’agit souvent de personnes en souffrance qui veulent fuir une situation socio-économique désastreuse», précise Samir Zakout à Al Monitor, un site d’actualité sur le Moyen-Orient.
 
Le désespoir
La bande de Gaza est soumise à un blocus israélien depuis que le Hamas est arrivé au pouvoir et la frontière avec l’Egypte est souvent fermée.

Près de 1.800.000 Palestiniens vivent retranchés dans cette enclave qui manque de tout. «Tout le monde ici, jeune ou vieux, vit dans la pauvreté. Quand quelqu’un en vient à préférer la mort à la vie, c’est bien qu’il ne nous reste plus rien», témoigne Mohammed Abou Assi. Ce père de famille de 30 ans a passé plusieurs jours dans le coma après avoir avalé du poison.

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