Répression à Gaza : Israël "a fait preuve de retenue", assure l'ambassadrice américaine à l'ONU
"Les Etats-Unis déplorent les morts mais il y a beaucoup de violence dans la région", a ajouté la diplomate lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, au lendemain d'une journée de manifestations sanglante à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, qui a fait 55 morts côté palestinien.
Ce qu'il faut savoir
La communauté internationale s'inquiète après le bain de sang qui a éclaboussé lundi la bande de Gaza. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir, mardi 15 mai, dans l'après-midi, au lendemain des violences meurtrières à la frontière avec Israël. Avec 55 morts côté palestinien, la journée de lundi a été la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de l'été 2014 dans la bande de Gaza. Londres, soutenu par Berlin, a réclamé mardi l'ouverture d'une enquête indépendante sur ces événements.
Des dizaines de morts lundi. Les soldats israéliens ont tué 55 Palestiniens, dont un bébé de huit mois, lors de heurts et de manifestations à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, lundi 14 mai, au terme de la Marche du retour. Cette marche vise à demander réparation des expropriations subies par les Palestiniens lors de la création d'Israël, il y a 70 ans. Les manifestants protestaient également contre le blocus de la bande de Gaza et l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem.
Un nouveau mort mardi. Un Palestinien a été tué mardi par des tirs israéliens dans la bande de Gaza, a indiqué le ministère gazaoui de la Santé. Nasser Ghorab, 51 ans, a été atteint par balle à l'est du camp de réfugiés d'al-Bureij. Les circonstances de sa mort n'ont pas été précisées.
La Cour pénale internationale saisie. Reporters sans frontières (RSF) a saisi mardi la Cour pénale internationale concernant des "crimes de guerre commis par l'armée israélienne contre des journalistes palestiniens", a annoncé l'ONG. Ce dernier a promis de "prendre toute mesure appropriée". Les gouvernements britannique, allemand et belge avaient réclamé plus tôt une enquête indépendante.
"Violences", "massacre", "appel à la retenue"... Les événements ont suscité de nombreuses réactions diplomatiques. "C'est un crime de guerre", dénonce sur Europe 1 l'ambassadeur de la Palestine à l'Unesco. Le Premier ministre turc a appelé mardi les pays musulmans qui entretiennent des relations avec Israël à les "reconsidérer". La Turquie a également demandé à l'ambassadeur d'Israël à Ankara de quitter le pays.
Réunion d'urgence à l'ONU. Organisée à l'initiative du Koweït, la rencontre est programmée à 16 heures (heure de Paris), selon des sources diplomatiques. "Nous condamnons ce qu'il s'est passé. Il y aura une réaction de notre part", a estimé Mansour Al-Otaibi, ambassadeur à l'ONU du Koweït, qui occupe un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité. L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a de son côté soutenu qu'Israël avait "fait preuve de retenue" lundi.