Guerre Israël-Hamas : "On se rapproche de la famine" à Gaza, alerte l'ONU

Plus de trois mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le nombre de camions qui entrent dans l’enclave est toujours très insuffisant pour nourrir tous les habitants. Les prix des denrées ont flambé. Et dans le secteur surpeuplé du sud, il y a très peu de magasins ouverts.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Une famille prépare un repas dans les ruines de sa maison à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 janvier 2024 (- / AFP)

Symbole de l’état désastreux de la situation, une vidéo publiée il y a quelques jours sur les réseaux sociaux montre une foule prenant un camion d’assaut pour piller les cartons d’aide humanitaire. À Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, la plupart des habitants n’ont pas assez de nourriture. "99% des familles de Rafah ont un seul repas par jour, en ce moment. Et ce sont des boîtes de conserve, mais parfois seulement du pain, dit le journaliste palestinien Anas Baba. Sur le marché, il n'y a pas de poulet, pas de viande, rien pour cuisiner... Même les pâtes sont devenues inaccessibles."

Rafah est devenu un gigantesque camp de réfugiés. La surpopulation, la pauvreté et l’explosion des prix participent à cette insécurité alimentaire. Khaled, installé dans le sud depuis plusieurs semaines, témoigne : "Actuellement, quelques magasins sont ouverts, mais les rayons sont vides ! Et ce ne sont que 25 magasins pour tout Rafah, avec des files d'attente partout."

Des prix multipliés par cinq

Aujourd’hui à Gaza il y a deux types de marchés et deux types de prix : les magasins avec des prix contrôlés par la police sur quelques produits, et le marché noir dans la rue avec des tarifs qui sont parfois cinq fois plus élevés qu’avant la guerre. Quelques camions privés, gérés par les grandes familles de commerçants, arrivent à passer la frontière, mais l’essentiel de l’approvisionnement vient de l’aide humanitaire.

"On n'arrive pas à atteindre tout le monde, et quand on peut distribuer de l'aide, elle n'est pas suffisante. Il est capital qu'on puisse faire entrer davantage de livraisons commerciales. Le secteur privé doit aussi jouer un rôle. On se rapproche de la famine."

Juliette Touma, porte-parole de l’agence des réfugiés à l’ONU

à franceinfo

Il y a quatre fois moins de camions qui entrent aujourd’hui dans la bande de Gaza qu'avant la guerre.  Ils n’ont presque pas accès au nord de l’enclave, où la situation devient critique. 

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