Cet article date de plus de six ans.

Vidéo Face aux soldats israéliens, les enfants de Gaza mangent des glaces avant de lancer des pierres

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Envoyé spécial. 
Face aux soldats israéliens, les enfants de Gaza mangent des glaces avant de lancer des pierres
Envoyé spécial. Face aux soldats israéliens, les enfants de Gaza mangent des glaces avant de lancer des pierres Envoyé spécial. Face aux soldats israéliens, les enfants de Gaza mangent des glaces avant de lancer des pierres (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Sur la bande de Gaza, au cœur du chaos, un glacier ambulant vient vendre ses sorbets aux jeunes lanceurs de pierres. Chaque vendredi, les enfants sont nombreux dans ces "marches du retour" qui se terminent dans le sang. Nombreux aussi sont les jeunes qui y laissent une jambe. Extrait d'"Envoyé spécial".

Chaque vendredi depuis six mois, des milliers de Gazaouis convergent vers les barbelés qui les séparent d’Israël. Une protestation qu'ils disent pacifique pour dénoncer le blocus et demander à rentrer dans leurs anciens villages, sur les terres colonisées. Mais chaque vendredi, ces "marches du retour" se terminent dans le sang. Malaka, à l'est de la ville de Gaza, s'est transformé en zone de guerre.

Au cœur du chaos, "Envoyé spécial" a filmé des femmes et des enfants, et aussi… un glacier ambulant venu vendre ses sorbets aux jeunes lanceurs de pierres. Ces garçons savent-ils que près d'eux, des gens se font tirer dessus par les soldats israéliens ? "J'ai pas peur", répond l'un d'eux sur un ton de défi. Leurs parents savent-ils qu'ils sont là ? "Ils me disent de pas y aller... mais je viens quand même" Et après avoir mangé leur glace, que vont-ils faire ? "On retourne lancer des pierres."

Des enfants qui traînent des cisailles aussi grandes qu'eux

Alors que sifflent les balles, de nombreux Gazaouis sont venus en famille manifester au bord de cette zone frontalière très dangereuse, interdite aux civils. N'est-ce pas mettre la vie de leurs enfants en danger ? "C'est eux qui me supplient de venir ici, explique ce père de famille accompagné de son petit garçon et de sa fille adolescente. Si ma fille ne vient pas, si nous ne venons pas, alors qui viendra ?"

Ce gamin qui brandit une paire de cisailles aussi grosse que lui veut "couper les fils de fer". Il n'est pas le seul. Ils sont en première ligne, ces cisailleurs, souvent de jeunes adultes, qui s'en prennent aux barbelés posés juste avant la grille qui les sépare d'Israël. Le caméraman d’"Envoyé spécial" fixe son objectif sur un homme en gris clair qui découpe le fil de fer.

Pour avoir voulu couper les barbelés, une balle

Presque aussitôt, un coup sec retentit. L'homme tombe au sol, d'autres accourent avec un brancard. Une balle, pour avoir voulu couper la ligne de barbelés. Elle lui a traversé les deux jambes. Jusqu'au soir, les brancards vont continuer leur ballet. 

En six mois, selon le ministère de la Santé palestinien, l'armée israélienne aurait provoqué plus de 5 000 blessures par balle lors de ces marches du vendredi. Des dizaines de jeunes hommes y ont laissé une jambe.

Extrait de "Gaza, une jeunesse blessée", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 11 octobre 2018.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.