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Ramallah (Cisjordanie): un musée consacré à Yasser Arafat

Un musée dédié au leader palestinien Yasser Arafat a été inauguré le 9 novembre 2016 à Ramallah (Cisjordanie occupée). Il retrace la vie l’ancien leader de l’OLP et président de l’Autorité palestinienne, décédé le 11 novembre 2004 à l’hôpital Percy à Clamart, en banlieue parisienne.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Dans le musée Arafat à Ramallah, le 9 novembre 2016, un visiteur regarde des effets personnels du leader palestinien avec, à droite, l'un de ses portraits. (REUTERS - Mohamad Torokman)

Son successeur à la tête de l’Autorité, Mahmoud Abbas, a inauguré l’établissement avant le 12e anniversaire (vendredi 11 novembre) de la mort de cette figure historique. L'établissement, d'un coût de 7 millions de dollars, a été érigé derrière le mausolée où est enterré Yasser Arafat, dans l'enceinte du quartier général de la présidence palestinienne à Ramallah. Il s'agit du premier musée consacré à l’ex-président de l’OLP dans les Territoires palestiniens.

Interactif et doté d’une scénographie moderne, il s’étend sur deux étages. Il comprend certaines de ses certains de ses effets personnels devenus des icônes comme ses célèbres keffiehs. Parmi les autres souvenirs exposés figurent les lunettes de soleil qu'il portait lors d'un discours resté célèbre à l'ONU en 1974, son pistolet personnel et son passeport palestinien. Ainsi que son uniforme kaki.

On peut voir la médaille qu'il a reçue lors de la remise, en 1994, du prix Nobel de la paix. Une récompense décernée conjointement au Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et à son ministre des Affaires étrangères Shimon Peres, un an après la conclusion des accords d’Oslo censés tracer la voie de la paix. «Les dirigeants de l’Autorité palestinienne ont dû déployer des trésors de patience et de diplomatie pour mettre la main sur cette relique qui était tombée entre les mains du mouvement islamiste Hamas durant les affrontements qui opposèrent les deux factions rivales en 2007 dans la bande de Gaza», explique Le Figaro.

Dans le même temps, à l’aide de photos et de vidéos (dont certaines proviennent de la collection personnelle de Yasser Arafat), le musée retrace un siècle d'histoire palestinienne et de conflit israélo-palestinien. Il va ainsi de la déclaration Balfour (1917) à la seconde intifada (années 2000). En passant par ce que les Palestiniens appellent la Naqba («catastrophe» en arabe), la création de l'Etat d'Israël en 1948. Il évoque aussi les différentes tentatives lancées en vain pour parvenir à la paix. «Il est essentiel d’enseigner aux jeunes générations le récit de ces années de lutte pour notre libération nationale», a expliqué le responsable de la Fondation Yasser Arafat, Nasser al Qidwa, neveu de l’ex-président palestinien (cité par Le Figaro).

Le président palestinien Mahmoud Abbas inaugure le musée Arafat le 9 novembre 2016 à Ramallah. (AFP - ANADOLU AGENCY - ISSAM RIMAW)

La figure de l’ancien dirigeant «est étroitement liée à la lutte du peuple palestinien», a déclaré de son côté Nabil Kassis, directeur de la commission du musée. Pour autant, l’exposition en dresse «un portrait largement idéalisé (…) où les soupçons de corruption et autres accusations d'autoritarisme qui le visèrent au soir de sa vie n'ont pas leur place», estime Le Figaro.

L’affaire de la mort du leader palestinien
Les visiteurs pourront se rendre dans la pièce dans laquelle il a été longtemps confiné lorsque les chars israéliens ont encerclé (à partir de décembre 2001) et bombardé son quartier général à Ramallah. Des images du transport de sa dépouille de la France vers l'Egypte, puis ses funérailles à Ramallah sont également présentées.

Un panneau est consacré à son décès à l’hôpital Percy. On y lit : «En 2003, le gouvernement israélien décide officiellement de se débarrasser de Yasser Arafat et il y parvient apparemment en l’empoisonnant» (cité par Le Figaro). Une accusation d’assassinat, toujourns niée par l’Etat hébreu, mais largement répandue dans la population palestinienne et reprise par ses principaux dirigeants. Le président de l’Autorité avait été admis fin octobre 2004 dans l’établissement militaire français après une brusque dégradation de son état de santé. Il avait été pris de douleurs abdominales dans son QG de Ramallah, ceinturé par les forces israéliennes. Les causes de sa mort n’ont jamais été élucidées. La justice française a fini par prononcer un non-lieu après une longue enquête.

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