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Palestiniens interdits dans les bus : Israël suspend la mesure

A partir de ce mercredi, le gouvernement israélien a décidé d’interdire aux Palestiniens de Cisjordanie qui viennent travailler en Israël de prendre les mêmes bus que les Israéliens pour rentrer chez eux le soir.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les Palestiniens de Cisjordanie devront désormais prendre des bus palestiniens après les check-points © Reuters-Ammar Awad)

Marche arrière. Le gouvernement israélien avait annoncé ce mercredi que les Palestiniens de Cisjordanie qui venaient quotidiennement travailler en Israël n’avaient plus le droit de prendre les mêmes bus que les Israéliens pour rentrer chez eux. "Aux termes d'un projet pilote de trois mois, les Palestiniens qui travaillent en Israël devront à partir de mercredi revenir chez eux par le même point de passage sans prendre les autobus utilisés par les résidents de Judée-Samarie [nom donné par Israël à la Cisjordanie ", avait indiqué une responsable du ministère de la Défense.

Mais, dans la matinée, la mesure a finalement été "reportée ", sur ordre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu. "Cette proposition est inacceptable pour le Premier ministre. Il a parlé ce matin avec le ministre de la Défense et il a été décidé de geler la proposition", a déclaré à l'AFP un responsable gouvernemental.

Temps de trajet sérieusement rallongés

Les Palestiniens qui sortent de Cisjordanie passent actuellement par quatre points de contrôle. Selon la mesure, ils devaient prendre les mêmes pour rentrer le soir, et monter ensuite à bord de bus palestiniens, et non israéliens. Une mesure de séparation qui devait permettre, selon le ministre de la Défense Moshé Yaalon, de "mieux contrôler les Palestiniens qui sortent d'Israël et de réduire les dangers de sécurité ".

 

Pour l’ONG La paix maintenant, opposée à la colonisation, cette disposition est "sans précédent " et va considérablement rallonger le temps de transport des dizaines de milliers de Palestiniens qui se rendent tous les jours en Israël. Pour Hagit Ofran, dirigeante de l’ONG, "cette décision et la poursuite de la colonisation prouvent que les colons nous mènent droit à un régime d'apartheid et à une faillite morale ".

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