Pas encore de résultats officiels, mais Ennahda a revendiqué la victoire, sur la foi des résultats affichés localement.
Ennahda a indiqué sur la foi des résultats affichés localement devant les bureaux de vote avoir remporté plus de 30% des voix. Si la victoire était confirmée, elle serait le premier succès d'une formation islamiste dans le monde arabe depuis la victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes de 2006.
"Nous ne ferons l'économie d'aucun effort pour forger une alliance politique stable au sein de l'assemblée constituante", a annoncé Abdelhamid Jlazzi, directeur de campagne (Renaissance).
Sans attendre la proclamation des résultats par l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), le Parti progressiste démocratique (PDP), formation laïque, a reconnu sa défaite. "Le PDP respecte le jeu démocratique. Le peuple a accordé sa confiance à ceux qu'il a considérés comme étant dignes de cette confiance. Nous félicitons le vainqueur et nous siégerons dans les rangs de l'opposition", indique le parti de Najib Chebbi dans un communiqué adressé à l'agence Reuters.
A peine plus de neuf mois après la chute du régime de Ben Ali, le 14 janvier, les Tunisiens, pionniers du "printemps arabe", se sont déplacés en masse dimanche pour élire démocratiquement une assemblée constituante. La participation a dépassé les 90% des inscrits. Selon toutes vraisemblances, Ennahda ne devrait toutefois pas remporter de majorité absolue à l'assemblée et risque de se heurter à un front de formations laïques.
Ennahda s'est attaché pendant toute la campagne à se présenter comme le représentant d'un islamisme modéré sur le modèle du parti AKP, au pouvoir en Turquie. Mais une partie de la population, soucieuse de préserver la laïcité historiquement attachée à la Tunisie indépendante, s'inquiète de la résurgence des islamistes. Ce soir, une cinquantaine de militants laïcs se sont réunis devant le siège de l'ISIE, réclamant des investigations sur des irrégularités dont ils accusent les islamistes.
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